Après le ministre des Travaux publics, c'est au tour de celui du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale d'être auditionné, hier, par le président de la République. Dans son compte rendu, Tayeb Louh a partitionné son intervention en 3 volets distincts, à savoir l'emploi, la politique de la réforme des organes de contrôle et les relations de travail. Concernant le premier chapitre, l'emploi, les principaux indicateurs du marché du travail durant la période 1999-2007 s'affichent au vert. Augmentation de la population occupée de 6 à 9,3 millions (soit une augmentation moyenne annuelle de 5,6%), création de plus de 400 000 emplois permanents et baisse continue du taux de chômage qui est passé de 30% de la population active à 11,8%, sont les chiffres donnés par le ministre. Revenant sur les résultats jugés «appréciables» concernant la gestion de la problématique du chômage, le ministre évoque comme facteurs favorables, entre autres, les résultats des dispositifs publics de promotion de l'emploi et de la création d'activité, la croissance importante hors hydrocarbures (6,5% en 2007) générée par des secteurs générateurs d'emploi (bâtiment-travaux publics 10%, services 7%, agriculture 5%) générant près de 55% de la création globale d'emplois, et l'amélioration du niveau de l'investissement privé (national et étranger). Par ailleurs, le ministre informe que 70% des demandeurs d'emploi sont aujourd'hui des primo-demandeurs auxquels s'ajoutent chaque année 300 000 nouveaux demandeurs. Pour ce qui est de la politique de promotion de l'emploi des jeunes adoptée, elle s'appuie sur le développement de l'entreprenariat d'un côté et la promotion de l'emploi salarié de l'autre. A la faveur de ces pratiques, le premier responsable du secteur donne le chiffre de 94 000 projets ayant abouti au courant de la période 1999-2008, ayant généré 260 000 postes d'emploi directs. S'agissant de la promotion de l'emploi salarié, trois types de contrats destinés aux diplômés de l'enseignement supérieur, aux jeunes sortant du cycle secondaire ou aux diplômés des centres de formation et aux jeunes sans formation ni qualifications ont été insérés dans le Dispositif de l'insertion professionnel (DAIP) qui vise à faciliter le recrutement durable des jeunes primo-demandeurs d'emploi. Ce nouveau dispositif vise le placement annuel de 400 000 de ces jeunes. Au sujet de l'ANEM, M. Louh fait un état des lieux sur la mise à niveau de l'agence suivant un programme triennal 2006-2008. L'amélioration notable du taux d'encadrement, la densification du réseau d'agences (25 nouvelles structures) ainsi que la modernisation de la gestion de ces agences ont été mises en exergue. Abordant un autre volet, celui de la politique de réforme des organes de contrôle, le ministre cite plusieurs actions menées à la faveur d'une réforme globale des services de contrôle. Parmi ces mesures, on notera la modernisation de l'Inspection du travail qui se manifeste par le renforcement en moyens informatiques ainsi que la formation de 500 inspecteurs et le recrutement de nouveaux inspecteurs, ce qui a permis un taux de couverture d'un inspecteur pour 7 000 travailleurs, la réorganisation des services de l'Inspection du travail au niveau central et déconcentré, le renforcement des moyens d'intervention de l'Inspection du travail, l'extension de ses champs d'intervention ainsi que l'amélioration des conditions de travail par l'inscription avec la réalisation de 43 sièges d'Inspection de travail. Toutes ce réformes ont permis l'exécution de 90 000 visites d'inspection en 2007 contre 77 918 en 1999. Concernant le dernier volet, relation de travail, le ministre a mis l'accent sur la mise en œuvre du pacte national économique et social par lequel 64 conventions et accords de branches conclus depuis 2006 ont été signés portant essentiellement sur la revalorisation des salaires. De 1990 à 2008, 147 conventions et accords collectifs de branches ont été conclus entre les partenaires sociaux. L'autre point marquant concernant les relations de travail, c'est une convention cadre entre l'UGTA et les organisations patronales du secteur privé portant sur la revalorisation des salaires qui a été conclue. Pour ce qui est du pouvoir d'achat des ménages algériens, le ministre a rappelé que le salaire minimum garanti (SNMG) a doublé entre 1999 et 2007. Il est passé de 6 000 à 12 000 DA en huit ans. D'un autre côté, le même interlocuteur note que l'Etat déploie les efforts nécessaires en matière de soutien des prix de certains produits de base. S. A.