Théodore Kaczynski, surnommé Unabomber – pour «University et Airline Bomber» – par le FBI, est un activiste et terroriste américain. Mathématicien de profession, écologiste et néo-luddiste de conviction, l'homme fut considéré par le FBI comme un «génie» qui aspira deux décennies durant à devenir le «parfait tueur anonyme» engagé dans une campagne d'envoi de colis piégés à des personnes identifiées comme soutenant la société technologique. Sur son site Internet, le bureau fédéral décrit Unabomber comme un «wolf bomber» capable de fabriquer «des bombes indétectables et qui les envoya à des cibles aléatoires, celui qui laissa de faux indices pour tromper les autorités».La cible d'Unabomber était la société technologique et le progrès découlant de l'industrialisation. C'est pourquoi ses envois de colis piégés concernaient toujours des individus impliqués de près ou de loin dans des activités liées au développement d'une société de service et de technologie. Sa première bombe de facture artisanale explosa en 1978 à l'université de Chicago. Elle visait un professeur d'informatique. Une autre fut adressée au propriétaire d'un magasin d'informatique, une autre encore à un généticien ou à un publicitaire, tué dans l'explosion en 1994. En tout ce sont 17 bombes revendiquées qui feront 3 morts et 23 blessés en près de 18 ans. Le mathématicien sera arrêté en 1996. Si Théodore Kaczynski fait parler de lui quinze ans après son arrestation, c'est parce que, comme l'a montré le site VG.no, Anders Behring Breivik s'est très largement inspiré de son ouvrage la Société industrielle et son avenir pour rédiger le manifeste de 1 500 pages dans lequel il explique comment se procurer des armes ou fabriquer des explosifs. Pour Unabomber – et ce sont peut-être là les thèses qui ont séduit le suspect des deux attentats norvégiens – , le progrès technologique conduit à un désastre inéluctable, il faudrait donc un nouveau mouvement révolutionnaire voué à l'éradication de la société technologique. Un mouvement qui, selon lui, devrait tenir à l'écart les «gauchistes», qu'il assimile à la société moderne. Cela résonne avec la déclaration de Behring Breivik qui revendique froidement «l'usage du terrorisme comme un moyen d'éveiller les masses» et entend lutter contre le multiculturalisme de la société norvégienne.L'île d'Utoeya est située sur un lac à quelques kilomètres d'Oslo. C'est là qu'avait lieu l'université d'été des jeunes du parti travailliste norvégien au moment de la fusillade qui a fait 85 morts. La centaine de jeunes présents étaient réunis dans un bâtiment pour évoquer l'attentat d'Oslo qui avait fait sept morts, en début d'après-midi. Les jeunes se disaient «en sécurité sur une île», d'après le témoignage d'un jeune présent. «Personne ne savait que l'enfer allait arriver ici aussi.» C'est à ce moment-là, apparemment vers 17h, qu'arrive un homme vêtu d'un pull bleu marine sur lequel est inscrit le sigle de la police. Il interpelle les jeunes pour leur dire de se regrouper et de se rapprocher car il a quelque chose d'important à leur dire à propos de l'attentat. Puis c'est la fusillade. Qui durera une demi-heure, selon Aftenposten qui fait état samedi vers 18h de l'avancée de l'interrogatoire du suspect. La police continue à enquêter pour savoir s'il a agi seul.Les autorités arrivent sur place après plus de deux heures d'enfer. Les survivants sont alors accompagnés jusqu'à un hôtel de Sundvollen pour retrouver leurs proches. La police annonce l'arrestation de Anders Behring Breivik sur l'île.