Durant la campagne qu'il mena de son Illinois natal, il avait martelé cet engagement: «Je mettrai fin à l'esclavage des Noirs.» Quand il arriva à Washington après son élection, il répondit aux journalistes qui l'interrogeaient sur son programme abolitionniste: «Je ferai ce que j'ai dit que je ferais.»Et Abraham Lincoln fit effectivement ce qu'il avait dit qu'il ferait: il mit fin à l'esclavage des Noirs américains. A son arrivée à la Maison-Blanche, Barack Obama promit la lune aux Américains et au monde entier. Il prit notamment parti pour le peuple palestinien et admit que celui-ci devait devenir un Etat à part entière. Trois ans plus tard, Barack Obama a retourné sa veste et est devenu plus Israélien que l'Etat juif en endossant, de façon éhontée, le sionisme que promeuvent ses dirigeants, et dont l'ancien président Shimon Peres a lapidairement résumé les intentions: «Les Palestiniens, ces fils de chiens, nous allons les jeter à la mer.» On colonisa donc les territoires occupés illégalement, on encercla le peuple palestinien en construisant un épais et haut mur, on mit la main sur Jérusalem-Est, ce lieu sacré pour les Palestiniens, et l'on s'est mis à y construire des milliers de logements, on écrasa au bulldozer les plantations d'oliviers des Palestiniens, on fit le contrôle systématique de tout ce qui entre et sort de la Palestine : le terrorisme d'Etat devint la règle commune par devers le peuple palestinien. Rien de moins qu'un camp de concentration, voilà ce qu'Israël a fait de la Palestine, au mépris du droit international. Dénoncé mille et une fois par l'Organisation des Nations unies, Israël n'en a toujours fait qu'à sa tête, en toute impunité. L'entrée de la Palestine à l'Unesco aurait pu faire de Barack Obama ce grand politique que le monde attendait. Mais un deuxième mandat à la Maison-Blanche étant loin de lui être acquis, Barack Obama a cédé aux puissants lobbys juifs américains et a pris parti contre la Palestine. Israël en a aussitôt profité pour mettre à exécution son plan d'occuper encore davantage Jérusalem-Est pour y construire encore davantage de logements pour les colonisateurs juifs et pour étrangler économiquement la Palestine en ne lui versant plus les 50 millions de dollars auxquels elle a droit tous les mois comme remboursement pour les profits dégagés par les douanes et la TVA. Et cela, a dit le Premier ministre israélien, constitue à peine des représailles. Sous-entendu : «Nous ne reculerons devant rien pour vous anéantir, si vous ne vous pliez pas à notre politique sioniste.» Permettrait-on à un autre pays dans le monde de pratiquer un tel terrorisme d'Etat auquel on doit encore, cerise sur le sundae, tous ces assassinats ciblés, même de politiciens palestiniens pourtant élus démocratiquement par leur peuple ? Barack Obama aurait pu changer définitivement la donne entre Israël et la Palestine. Mais plutôt que de pratiquer la paix comme il s'était engagé à le faire dans son célèbre discours du Caire, il a décidé, par pur électoralisme, de s'adonner, comme ses amis israéliens, au terrorisme d'Etat en coupant toute l'aide américaine à l'Unesco ; et Stephen Harper, qui est en train de transformer le Canada en pays belliqueux, à la solde des marchands d'armes cupides et corrompus, a évidemment emboîté le pas à Obama. Le comité d'Oslo, qui a attribué en 2009 le prix Nobel de la paix à Barack Obama, devrait le lui retirer : Barack Obama ne méritait pas et ne mérite toujours pas un tel hommage. Bientôt, il aura sur la conscience plus de crimes contre l'humanité que George W. Bush, son prédécesseur fasciste. Faut le faire, tout de même, quand on vient de l'Illinois, le pays d'Abraham Lincoln, celui de la liberté ! V-L. B * Ecrivain canadien