Photo : Riad Par Amirouche Yazid En visite officielle en Algérie, Claude Guéant, le ministre français de l'Intérieur, a déclaré, hier à Alger, que les deux pays entretiennent un partenariat d'exception auquel il a été donné une densité nouvelle depuis 2010. Le dossier de la libre circulation des personnes a été, quant à lui, renvoyé à des futures consultations. «Une réunion est programmée à très brève échéance pour discuter sur le dossier de la circulation des personnes», a noté Guéant, qui déclarera, cependant, à propos des accords de 1968 liés à la circulation des personnes, que «les négociations avancent dans un excellent élan». Pour l'heure, le ministre français préfère parler plus du partenariat. «Nous avons fixé un nombre d'objectifs pour améliorer ce partenariat», a soutenu le ministre de Sarkozy, au cours du point de presse conjointement animé, à la résidence El Mithaq, avec son homologue algérien, Daho Ould Kablia. Cela signifie-t-il que les deux pays ne sont pas tenus d'attendre les fruits de l'accord d'amitié liant les deux pays ? «L'amitié est dans l'action et pas dans les traités», répond Guéant, qui, même en soulignant que la réunion a été écourtée, déclare avoir abordé plusieurs sujets avec Ould Kablia. «Nous avons convenu que nos collaborateurs poursuivent les discussions de manière plus poussée, aussi bien en France qu'en Algérie, dans les prochaines semaines», expliquera-t-il. «Nous sommes déterminés, conformément aux souhaits exprimés par les présidents algérien et français à donner l'élan nécessaire à la relance de nos relations dans tous les domaines, sachant que les relations entre les départements de l'Intérieur des deux pays concernent des problèmes extrêmement complexes», a-t-il soutenu.En plus des thèmes relevant du partenariat entre les deux pays, le ministre français de l'Intérieur n'a pas manqué d'aborder avec Daho Ould Kablia la problématique sécuritaire, notamment dans la région du Sahel. Claude Guéant dira, à cet effet, que la situation prévalant dans la région du Sahel «constitue pour nous une préoccupation, notamment avec le problème des otages qui sont capturés et détenus dans cette région. Je crois qu'il faut être très vigilant sur la sécurité de cette zone car il en va de l'intérêt collectif». Autre sujet abordé par le ministre français : les résultats des élections dans les pays du Maghreb marqués par l'accession des formations islamistes aux institutions élues. «Nous faisons confiance à ces révolutions arabes parce qu'elles vont vers plus de démocratie, vers plus de liberté», a soutenu Guéant. A propos de l'Algérie, Guéant a loué «les réformes politiques entreprises en vue d'un supplément de démocratie en Algérie». Il a, dans ce sillage, indiqué qu'il «a été très impressionné par la description que m'a faite le ministre de l'Intérieur de tous les textes qui ont été soit déjà adoptés, soit présentés au Parlement, afin de donner un supplément de démocratie à l'Algérie. C'est profondément encourageant».Claude Guéant s'est arrêté également aussi sur la question du Conseil français du culte musulman (CFCM). «Le CFCM pourrait fonctionner de façon plus satisfaisante», fera-t-il savoir. Sans omettre de relever que «l'Islam est la deuxième religion en France avec quelque 4 millions de musulmans, dont un million qui pratiquent leur culte de manière régulière». A noter qu'après la réunion tenue avec le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant a été reçu en fin de journée par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia.