Synthèse de Samira Imadalou Les prix de l'or noir ont, en effet, fini la semaine sur une note haussière, le marché étant toujours ébranlé par le net renchérissement du dollar et les inquiétudes en zone euro. Les tensions persistantes autour de l'Iran sont venues également jouer sur les prix du pétrole, lesquels devraient rester au-dessus de 100 dollars le baril en 2012, selon les experts. Ainsi, malgré la menace d'une récession mondiale, «la forte demande des économies en développement comme la Chine et le Brésil, et les tensions sur le programme nucléaire de l'Iran vont donner un dynamisme au marché au cours des 12 prochains mois». C'est ce qu'a indiqué à ce sujet Manouchiar Takin expert pétrolier au CGES cité par l'APS. Selon cet expert, la tendance des cours du pétrole sera en hausse notamment au cours des prochains mois, en raison de la tension avec l'Iran, «le temps qu'il faudra aux raffineries européennes de trouver d'autres sources d'approvisionnement».Les pays comme l'Italie, la Grèce et l'Espagne importent en moyenne 500.000 b/j de brut iranien et doivent maintenant se tourner vers d'autres marchés, a-t-il expliqué. «Mais ce qui est à craindre davantage, c'est l'évolution de la tension, les Etats-Unis vont accentuer leur pression sur l'Iran avec un impact direct sur les prix du pétrole», a-t-il averti. De son côté, l'Iran minimise les effets des sanctions occidentales annoncées la semaine dernières par des responsables européens concernant un accord de principe pour interdire les importations de pétrole iranien dans l'Union européenne (UE) qui discute actuellement des sanctions éventuelles pour parvenir à une décision avant le prochain conseil des affaires étrangères à la fin du mois .Les pays de l'UE cherchent à interdire les importations de pétrole brut iranien si Téhéran ne s'engage pas à coopérer avec la communauté internationale sur son programme nucléaire. Washington a d'ores et déjà applaudi cette mesure. Mais certains pays européens, en particulier la Grèce, l'Italie, l'Espagne et la Belgique, se sont montrés réticentsà cet accord applaudi par les Etats-Unis. «L'Iran est prêt pour contrer ce genre d'action hostile, et nous ne sommes absolument pas inquiets de ces sanctions. Nous avons pris des mesures» par avance, a déclaré le chef de la diplomatie iranienne Ali Akbar Salehi au cours d'une conférence de presse avec son homologue turc Ahmet Davutoglu jeudi dernier «Nous avons survécu à l'orage (sanctions occidentales, ndlr) au cours des 32 dernières années, et nous allons survivre également» aux nouvelles sanctions annoncées par l'Union européenne, a-t-il ajouté. Deuxième pays producteur de l'Opep, l'Iran, déjà affecté par une série de sanctions occidentales, tire 80% de ses rentrées de devises de ses exportations de pétrole, soit environ 100 milliards de dollars pour l'année iranienne en cours (mars 2011 - mars 2012). A noter que l'Europe ne représente que 18% de ses exportations pétrolières. La Chine, le Japon, la Corée du Sud et l'Inde sont les principaux clients asiatiques du pétrole iranien.