Après les résultats désastreux récoltés par l'équipe nationale de natation aux Jeux arabes de Doha en décembre dernier, le Bureau de la Fédération algérienne de natation a remis une démission collective au ministère de la Jeunesse et des Sports. Une première dans notre pays où l'on n'a pas pour habitude de se retirer après un échec. C'est tout le contraire. Les gestionnaires ont plutôt pour habitude de narguer ceux qui contestent leur faillite dans la gérance des affaires dans un domaine, quel qu'il soit, et même à attaquer leurs détracteurs. Ils ont cette capacité d'inverser les rôles et de vilipender leurs vis-à-vis au lieu d'adopter un profil bas, d'inventer un bilan positif qu'eux seuls ont constaté. De là à démissionner, c'est un pas qu'ils ne franchiraient jamais. C'est le drame de ce pays, et c'est ce qui est à l'origine de toutes ses faillites. Des responsables incompétents ne sont pas écartés et ne démissionnent pas. Ils poursuivent leur tâche destructrice, avec la bénédiction de leur hiérarchie qui reste sourde et aveugle, n'écoutant pas la (les) voix de la raison - celles de femmes et d'hommes loyaux à ce pays et outrés par l'indigence morale et la perfidie de dirigeants qui n'ont d'yeux que pour leurs comptes. La complaisance des supérieurs ne peut que les conforter dans leur mode de gérance contestable et contesté, une gérance ruineuse pour la société et pour le pays. Des œillères à la place de lorgnettes, voilà ce à quoi on assiste et qui encourage la gabegie, quand ce n'est pas carrément de complicité qu'il s'agit. A tous les niveaux, puisque rien n'arrête la déprédation alors que ses conséquences sont visibles. Le népotisme est au cœur des enrôlements au sein des institutions, l'incompétence érigée en qualité et, le comble, des administrateurs et autres directeurs arrivés en fin de carrière occupent les postes stratégiques au sein des ministères et des entreprises, des postes qui reviennent de droit à des jeunes frais émoulus des universités qui sont en mesure d'apporter un nouveau souffle à ces institutions et de les booster. On ne semble pas s'en inquiéter outre mesure au sein des cercles décideurs. Alors que les jeunes diplômés moisissent faute de mettre en pratique leurs connaissances pour le plus grand bien du pays, des débris font semblant de gérer des dossiers pourtant sensibles et censés être entre les mains de compétences. Ce qui revient à dire que ces dossiers restent en suspens et que ceux qui en détiennent la gestion ne possèdent pas l'honnêteté de reconnaitre leur inaptitude pour une telle mission. Tout comme ceux qui ont failli et qui refusent de se retirer. Chez ces gens, on ne démissionne pas, on s'accroche. Le geste du Bureau de la Fédération nationale de natation est donc à saluer. R. M.