La vie économique commence à reprendre timidement, après l'arrêt imposé par les élections législatives précédées par une campagne riche en promesses. Salons spécialisés, Foire internationale d'Alger et visites de délégations étrangères sont inscrits à l'agenda. Après avoir disparue au cours de cette période post-électorale pour laisser place aux meetings, les ministres étant occupés par cette course à la députation, l'activité économique est de retour. Mais cette reprise ne sera que de courte durée, jusqu'au mois de juin, et ne sera couronnée que par des annonces en grandes pompes, comme c'est le cas à chaque fois. Alors que les dossiers en attente d'être ficelés dans plusieurs secteurs sont nombreux. Idem pour les projets à lancer ou à réceptionner dans le cadre du quinquennat 2010-2014. Les membres du gouvernement Ouyahia s'arrangent toujours pour annoncer des réalisations pour telle ou telle autre date sans respecter leurs engagements. L'on se souvient que le Conseil national de la concurrence, par exemple, a été annoncé pour le premier trimestre de l'année en cours sans pour autant voir le jour, laissant place à la persistance dans la sphère commerciale de la concurrence déloyale et des pratiques douteuses. L'on a aussi au programme de l'exécutif le projet e-Algérie 2013, dont de nombreuses étapes attendent d'être franchies. Citons dans le même sillage le fameux dossier de l'économie fondée sur la connaissance, confié au Conseil national économique et social (Cnes). Il y a la licence de troisième génération (3G) à libérer, la loi sur les hydrocarbures à réviser, comme annoncé par Yousfi, et bien d'autres chantiers en stand-by. Une perte de temps énorme pour une économie qui cherche à se relancer. Et cette perte ne fera que se creuser avec les lenteurs dans le traitement des dossiers. Le changement attendu dans la composante de l'exécutif n'aura pas grand impact. L'été qui approche à grand pas n'arrange pas les choses. Ce sera la période des grands congés. Le Ramadhan, qui interviendra cette année en pleine saison estivale, sera aussi utilisé comme argument pour justifier les reports, les retards et autres lacunes de gestion. Tout sera donc reporté à novembre. Pourquoi novembre ? Tout simplement par ce qu'il y a les élections locales en perspective. Avec tous les préparatifs qui s'imposent, l'économie sera encore une fois reléguée au second plan et continuera à fonctionner au ralenti. Où en sont les bilans promis pour chaque année du quinquennat. Nous en sommes à la troisième année et toujours rien. Où en est l'évaluation des dépenses ? Autant de questions sans réponses. Ce qui dénote d'un certain laxisme chez les responsables en charge de tous ces dossiers. La volonté de mettre en place une économie productive et concurrente, de réduire la dépendance vis-à-vis des hydrocarbures tarde à se traduire sur le terrain. La logique de la rente continue à prédominer. S. I.