[image] Par Youcef Yousfi «Les contrats gaziers à long terme, c'est un principe, notre politique est basée sur la formule des prix à long terme. J'ai appris de Sonatrach que ce n'était pas dans leur intention de la changer et je ne crois pas que Sonatrach va introduire la formule des prix du marché spot dans ses contrats à long terme», ce sont là les propos du ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, qui s'exprimait en marge du Forum de Kuala Lumpur, sur le gaz. Certains des contrats gaziers de l'Algérie arriveront à terme en 2019, et des demandes de les reconduire ont été déjà formulées par ses clients. Si des clients de l'Algérie préfèrent le long terme au marché spot, c'est parce que ce sont des contrats qui offrent une sécurité de l'approvisionnement, en dépit des prix relativement élevés par rapport au marché spot. Ces clients sont conscients de cett e situation et c'est pour cette raison qu'ils ont demandé la reconduction de ces contrats, une fois expirés. Pendant ce temps, il y a toujours des pays consommateurs qui demandent une révision des contrats à long terme, dont les prix sont fixés par une indexation aux cours du pétrole. Ces pays souhaitent une libéralisation du marché gazier où les prix seront libres comme ceux du GNL. À Kuala Lumpur, l'Algérie avait défendu un prix juste pour le gaz, à travers des contrats à long terme qui représentent une «condition minimale» pour faire face à l'énorme investissement que doivent consentir les pays gaziers. Le ministre de l'Energie et des Mines a souligné que l'Algérie disposait d'une industrie gazière très dynamique qui produit chaque année près de 150 milliards de m3 de gaz, dont 50 à 55 milliards de m3 sont exportés, 30 milliards de m3 sont consommés, et le reste des volumes injecté dans les gisements pour maintenir leur pression. Yousfi a ajouté également que l'Algérie maintenait le niveau du prix du gaz bas pour des raisons économiques et sociales sans pour autant les soutenir. Le pays a toujours honoré ses contrats. Le juste prix du gaz que l'Algérie estime raisonnable colle relativement à la politique des prix voulue et défendue par la plupart des pays gaziers, dont ceux appartenant au Forum des pays exportateurs de gaz (Fpeg) qui travaillent à la «parité des prix», c'est-à-dire des prix du gaz indexés sur ceux du pétrole.Le Forum estime d'ailleurs qu'il y a nécessité de revenir à la parité (elle existait auparavant) et dans les contrats à long terme et dans le marché spot. Le Fpeg encourage les pays consommateurs à intervenir dans l'investissement en matière d'infrastructures dans le secteur pétrolier et gazier. Les prix du gaz ont considérablement baissé ces dernières années et les prévisions de la demande s'annoncent moroses, «assez préoccupantes». Une situation qui a fait perdre beaucoup d'argent aux pays producteurs. Mais, pour compenser les pertes, certains pays ont opté pour une approche pas tout à fait judicieuse : ils ont rouvert davantage les vannes, pour faire grossir l'offre gazière.