Force est de reconnaître que le mode de régulation du marché de la viande rouge et blanche mis en place pour ce mois de Ramadhan n'a eu pratiquement aucun impact sur les étals. Pis encore, les prix au détail sont restés tout au long de la période de jeûne élevés au point d'atteindre des pics jamais égalés auparavant. Et pour preuve : le mouton à 1 350 DA le kilogramme, le boeuf sans os entre 1 200 et 1 300 DA le kg. Et enfin le poulet vidé à partir de 350 DA le kg. En tout état de cause ce n'est ni la viande rouge importée en grande quantité et encore moins les 10 000 tonnes de poulet congelé issus des stocks constitués par la SGP production animale (Proda) en prévision du mois sacré où la demande en poulet bat son plein, qui ont réussi à freiner la flambée des prix des produits carnés frais. De ce fait on peut croire que le dispositif mis en place pour tenter de réguler le marché des viandes rouge et blanche fraîches n'a pas été efficace ou bien n'a pas eu raison de la spéculation qui continue de faire la pluie et le beau temps c'est-à-dire agit en véritable métronome sur les deux marchés. Elle va encore peser de tout son poids en l'absence d'une réglementation précise. «Ce n'est pas en important de gros volumes de viande rouge congelée et en constituant des stocks de poulets pour leur revente en période de forte demande comme c'est le cas pendant le mois de Ramadhan que le marché pourra être enfin régulé», soutiennent de nombreux observateurs. Selon eux il s'agira avant tout de moderniser les filières. Secondo : cerner avec précision les mesures d'aide et de soutien, loin de l'assistanat, aux filières. Du côté du ministère de l'Agriculture on admet qu'il faut introduire quelques correctifs au système de régulation en place. Par exemple «aider les filières en question en proposant aux différents acteurs de la filière, producteurs, importateurs, transformateurs, chefs d'abattoirs et vendeurs, de créer des groupements d'intérêt commun. Une façon de réunir l'ensemble des intervenants pour travailler en synergie et couper la route aux spéculateurs et aux intrus», prévoit le ministre. Mais une question s'impose : cette démarche sera-t-elle suffisante pour qu'enfin les ménages n'assistent plus à chaque début du mois de Ramadhan à une envolée des prix des produits carnés frais ? Il faut croire que cela ne sera pas suffisant dans la mesure où sans une réglementation précise dans les deux circuits de commercialisation de la viande rouge et blanche les comportements spéculatifs des deux filières vont persister. Z. A.