Photo : M. Hacène Par Samira Imadalou Poursuivre le programme du président Abdelaziz Bouteflika. Telle est la feuille de route du gouvernement nouvellement installé. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, l'a souligné au lendemain de sa nomination. Au menu de ce programme, de nombreux projets, dont certains ont été lancés sans donner encore des résultats. Parmi les actions entamées et en attente de concrétisation sur le terrain, figure la diversification de l'économie nationale pour sortir de la dépendance des recettes pétrolières. Pour cela, des conditions sont à assurer. Les pouvoirs publics l'ont compris et ont arrêté une série de mesures de manière à relancer la machine économique à travers, notamment, la participation du privé. Un secteur ne disposant pas encore des moyens qui lui permettraient d'être compétitif. L'ultime recours, pour cela, est la mise à niveau des entreprises. Ce processus, une fois achevé au sein d'une entité économique, ouvre à cette dernière de nouvelles perspectives de développement. Mais, jusque là, malgré, la multitude des actions entreprises dans ce cadre, les résultats sont faibles. Elles sont en effet très peu nombreuses les PME privées à avoir opté pour cette solution pour en finir avec les modes archaïques de gestion. Et pourtant, ce ne sont pas les aides financières qui ont manqué pour assurer aux entreprises l'amélioration de leurs performances et de leur compétitivité. Or, ce n'est toujours pas le cas, car on est bien loin des objectifs fixés pour un programme doté, pour rappel, d'un budget de 385,7 milliards de dinars (près de 5 milliards de dollars), entièrement financé par l'Etat et qui vise à mettre à niveau 20 000 PME à l'orée 2014, soit un coût moyen de 14,5 millions de dinars par entreprise (avec une participation de la PME). Au total, cent PME privées ont reçu la semaine dernière les décisions d'octroi d'aides financières de l'Etat par l'Agence nationale de développement des PME (Andpme), dans le cadre du programme national de mise à niveauAinsi, après cette opération, le nombre global des PME bénéficiaires de ce programme s'élève ainsi à 618 entreprises, sur 2 000 traitées. Cependant 40 entreprises seulement ont signé leurs conventions. Beaucoup de retard donc à rattraper par la nouvelle équipe gouvernementale pour atteindre le nombre de 20 000 entreprises mises à niveau d'ici à 2014. Chérif Rahmani, ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion des investissements aura dans ce cadre beaucoup de travail à faire. Il aura essentiellement à poursuivre les actions faites par ses prédécesseurs, Mustapha Benbaba, Abdelhamid Temmar et Mohamed Benmeradi. Cette fois-ci, y aura-t-il réellement du changement ou devrait-on s'attendre à la persistance de la réticence des entreprises à participer au programme de mise à niveau. Devrait-on également s'attendre à ce que l'investissement productif reste à un niveau faible. Pour inverser la donne et sortir de l'engrenage purement commercial de la sphère économique, il n'y a pas d'autre choix que d'encourager la création d'entreprises et leur développement. Mais avec quels moyens sachant que le ministre des Finances a annoncé la couleur ? Certes, Karim Djoudi a refusé de parler d'austérité mais il a tenu à souligner que la prudence s'impose dans la conjoncture économique mondiale actuelle. Continuer à débourser de l'argent pour des projets qui ne donnent pas de fruits n'est pas la solution idoine. Il y a lieu de penser à d'autres solutions et à d'autres perspectives plus porteuses.