Assurer la sécurité des personnes et des biens figure en bonne position dans l'axe majeur du «rétablissement et de maintien de l'ordre», inscrit dans le plan du gouvernement Sellal qui a été soumis aux députés ce mardi 25 septembre 2012. «L'Etat est déterminé à intensifier les opérations de rétablissement et de maintien de l'ordre pour faciliter la vie quotidienne des citoyens et assurer ainsi leur sécurité et la protection de leurs biens», déclare le Premier ministre. Il assure que son exécutif «fera échec» à toute tentative d'atteinte aux droits des citoyens. Sans défleurir la stratégie de lutte contre l'insécurité, Abdelmalek Sellal citera toutefois les cibles prioritaires à savoir : le trafic de drogues, le crime organisé, le blanchiment d'argent et la cybercriminalité. Il révèlera toutefois l'intension du gouvernement de promouvoir le sens civique chez les citoyens. Trois jours avant l'intervention du premier responsable de l'Exécutif, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locale, Daho Ould Kablia, lors de la réunion avec les walis des wilayas du Centre, le 22 septembre, affirmait que la lutte contre la prolifération de la délinquance, la criminalité et les différentes formes de violence constituait une «préoccupation particulière» pour les pouvoirs publics. En faisant valoir l'interpellation de plus de 22 000 personnes impliquées dans différentes affaires criminelles et la résolution de plus de 70 000 affaires de droits commun, le premier policier du pays révèle toute l'ampleur du phénomène avec en sous-entendu le retour en force de son institution dans le rétablissement de la sécurité. Et ce retour est visible depuis quelques semaines où les forces de l'ordre ont repris du poil de la bête en occupant les espaces publics et menant des opérations d'«assainissement» au niveau de certains quartiers chauds et autres cités où des bandes de jeunes délinquants ont semé la terreurs pendant des années. Ces opérations ont d'ailleurs, été très agréablement accueillies par les résidents. C'est la première responsabilité de l'Etat . A l'origine du pacte social motivant la vie en communauté de l'humain, la sécurité des personnes et des biens a longtemps été marginalisée par les pouvoirs publics en Algérie, cédant place à une loi de la jungle où le plus agressif et le plus violent impose son dictat. Devant l'impunité des auteurs de vol, agression physique ou verbale, rackets, viol et crimes gangrènent la vie des cités et villes du pays. Le sentiment d'insécurité ambiant est palpable dans les centres-urbains dépourvus d'animation à la nuit tombée. D'ailleurs, c'est l'une des principales raisons invoquées par les commerçants qui baissent rideaux dès que la lumière du soleil s'éteint, y compris dans la capitale du pays. Plus grave encore, cette violence sociale a complètement disloqué les liens sociaux. Il suffit de constater la distension des rapports de voisinage, fait désormais de suspicion et de crainte pour s'en rendre compte. Il était donc urgent de mener une «guerre» contre cette criminalité qui est passée au fil des années d'un fait marginal à une machine organisée, structurée et qui s'est surtout généralisée (presque banalisée). Mais devant l'ampleur du phénomène, le rétablissement de la sécurité des personnes et des biens est loin d'être une opération facile à mener. La force publique ne réussira pas seule à l'éradiquer sans un travail de fond mené conjointement avec différentes institutions et forces civiles. La responsabilité directe dans ce domaine échoit à deux acteurs, en plus des services de sécurité. Il s'agit d'abord du pouvoir judiciaire qui joue un grand rôle dans cette lutte. En reflétant en premier sur les mesures adéquates pour dissuader les délinquants. Et deuxièmement en assurant l'égalité entre citoyens pour une meilleure justice sociale afin de mettre fin au nihilisme ambiant. Le second acteur décisif dans cette lutte est le citoyen lui-même et la société civile en général. Sans leur collaboration effective et solidaire avec les services de sécurité et sans une responsabilisation pleine et entière de la population, aucun programme ne peut être mené avec efficacité. Sur le volet de la lutte contre le terrorisme, le plan du gouvernement Sellal «poursuivra résolument la lutte contre le terrorisme et consolidera la sécurité nationale en mobilisant tous ses moyens». La même politique menée jusque là par l'Etat dans cette lutte sera reconduite à savoir : une lutte implacable contre le terrorisme et «la main tendue aux égarés» avec une nouveauté tout de même. Il s'agit de la consolidation du processus de réconciliation nationale. Abdelmalek Sellal a exprimé «la volonté du gouvernement de poursuivre le traitement des dossiers de toutes les victimes de la tragédie nationale et de l'application des dispositions de la prise en charge des victimes du terrorisme en particulier les franges démunies» rapporte l'APS.