Les attaques d'In Amenas et de Bouira ont suscité un débat intense sur la nécessité de renforcer la sécurité des sites pétroliers et gaziers du pays qui commencent à devenir des cibles privilégiées des groupes terroristes. Le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a réaffirmé, à ce titre, qu'il sera procédé au renforcement des mesures de sécurité dans et autour des installations pétrolières et gazières à travers tout le territoire national. Evidemment, «nous allons étudier les moyens de renforcer la sécurité de nos installations partout dans le pays», a indiqué hier, M. Yousfi, en réaffirmant la détermination du gouvernement à éradiquer la menace terroriste. «Je dénonce fermement ces attaques criminelles, l'Algérie ne cèdera pas et ne va pas céder, et continuera à faire tout son possible pour éradiquer définitivement le terrorisme», a-t-il réaffirmé à la presse à l'issue d'une séance plénière au Conseil de la nation consacrée au vote de la loi sur les hydrocarbures modifiée et complétée. Dans une déclaration à la Radio nationale, le P-dg du groupe Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, a, quant à lui, indiqué que le groupe national qu'il dirige «réfléchit actuellement sur de nouvelles mesures pour sécuriser ses sites pétroliers et gaziers, après l'attaque d'In Amenas». Aujourd'hui, il y a une évaluation en cours au sein de la Sonatrach qui sera certainement effectuée, selon M. Zerguine, en collaboration avec les services de sécurité. Répondant à une question sur le renforcement du dispositif sécuritaire autour des infrastructures pétrolières de l'Algérie, il affirmera qu'«il y aura probablement une révision (des mesures) pour soutenir cette activité vitale», en précisant toutefois que, concernant la question de la sécurité des sites, «Sonatrach n'est qu'un exécutant». Elle est soumise à une loi datant des années 1990 relative à la sécurisation des infrastructures et des travailleurs de la Sonatrach et de ses partenaires étrangers. Cette loi avait autorisé des sociétés de gardiennage privées à intervenir dans la sécurisation des sites pétroliers et gaziers. Le groupe pétrolier avait également chargé des patriotes (civils armés) d'assurer la surveillance de ses gazoducs. Le dirigeant de Sonatrach n'a pas précisé cependant si cette révision allait remettre en cause cette loi ou si elle allait introduire de nouveaux intervenants pour cette mission comme les services de sécurité de l'Etat. Mais il s'est contenté de déclarer que «s'il y aura une révision de la loi, le gouvernement veillera à appliquer les nouvelles mesures rigoureusement», tout en soulignant que «la maîtrise de cette activité exigeait de la volonté et des techniques». Le 27 janvier dernier au soir, des canalisations acheminant du gaz du sud vers le nord du pays ont été la cible d'une attaque perpétrée par un groupe terroriste à hauteur d'Aïn Chriki, près de Djebbahia (Bouira). Il s'agissait selon M. Yousfi, d'une attaque criminelle contre des patriotes qui surveillaient les canalisations qui amènent le gaz dans le centre du pays (à partir de Hassi R'mel). Plus tôt, le P-dg du groupe Sonatrach avait affirmé que les installations de Sonatrach n'ont subi aucun dommage, «probablement ce sont les pipelines qui étaient visés [...], il y a parfois des actes lâches comme celui-là», a-t-il déclaré à la Radio. B. A.