Photo : M. Hacène Par Abdelghani Aïchoun Le processus de renouvellement des instances sportives s'est terminé, samedi dernier, avec les élections du Comité olympique algérien (COA), marquées par le retour de Mustapha Berraf, qui a eu déjà à gérer les affaires de l'instance olympique. Sur les 41 instances sportives (42 si l'on compte le Comité olympique), seuls dix présidents de fédérations sortants ont été reconduits. En somme, trois quarts d'entre eux sont «nouveaux». Il y a même d'anciens présidents, qui ont eu à gérer par le passé les affaires des instances qui les ont été élus, qui sont revenus. Ils sont au nombre de huit, à l'image de Amar Bouras (Athlétisme), Mohamed Bouabdallah (Tennis) ou bien Okba Gougam (Volley-ball) pour ne citer que ces trois là. Un «changement» rendu possible notamment grâce à la commission du ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) chargée du suivi du processus de renouvellement des instances sportives. Cette dernière, rappelons-le, est présidée par Mokhtar Boudina, le directeur général des sports du MJS. La dite commission a déclaré plusieurs présidents et membres des bureaux fédéraux sortants inéligibles. Si dans certains cas, les concernés étaient, de toute façon, voués à l'échec, dans d'autres ce n'était pas du tout évident. On peut citer à ce titre le cas de la Fédération algérienne de handball (Fahb). Celle-ci n'a pu organiser de championnat, pour la catégorie senior garçon, pendant près de deux ans. Cela n'a pas empêché les membres de son assemblée générale, contre toute attente, d'adopter à la majorité les bilans, moral et financier, présentés par le président sortant Djaafar Aït Mouloud. Ce qui a apparemment, pousser celui-ci, qui après avoir déclaré, il y a quelques mois, qu'il ne briguerait pas un autre mandat, à se porter candidat pour sa propre succession. Finalement, la commission du MJS l'a déclaré inéligible. Et c'est Aziz Derouaz qui lui a succédé. Rien ne dit qu'Aït Mouloud aurait perdu les élections s'il n'avait pas été empêché de rentrer dans la course. Pour dire que les décisions de la commission de suivi ont eu leurs répercussions sur le sort des différentes élections. Les «disqualifiés» font partie de deux catégories. Il y a ceux qui ne répondent pas aux critères d'éligibilité, notamment pour ce qui est du diplôme universitaire et du nombre d'années d'exercice dans le domaine (gestion des affaires sportives) – là on se demande comment certains d'entre-eux, alors qu'ils ne remplissent pas ces conditions, ont pu quand même se faire élire président de fédération lors du précédent mandat et, parfois après avoir intégré l'assemblée de la dite fédération parmi le quota des «experts» du MJS – et les autres qui sont éliminés suite aux conclusions des audits diligentés par la tutelle. Des résultats d'enquêtes apparemment compromettants, puisque ces présidents de fédérations sortants concernés par ces audits n'ont pas réagit et sont partis dans le silence. Sinon, pourquoi la grande majorité d'entre eux n'ont pas crié à l'injustice ? A partir de là, il est à se demander pourquoi les services du MJS ne rendent pas publiques les résultats de ces audits si vraiment il y a des problèmes au niveau de la gestion des fédérations. Des sommes colossales ont été dépensées par les différentes instances sportives durant le précédent mandat. Le sport national ne pourra avancer sans passer par un véritable bilan de ce qui a été fait jusque-là. Et dans cette logique les responsables de mauvaise gestion, ou carrément de dilapidation ou de gaspillage de l'argent public, doivent être signalés. D'autant plus que ceux là font toujours partie des assemblées des fédérations et il y a un risque qu'ils reviennent encore, dans le futur, aux commandes. Une éventualité très plausible au vu du comportement de la majorité des membres des assemblées, qui sont généralement peu regardant sur ces affaires là. On a rarement vu une assemblée demander des comptes à son président. En somme, s'il y a malversation, les responsables de ces actes ne doivent en aucune manière s'en sortir seulement avec une «mise au frigo». Sinon, d'autres seront tentés de gérer les choses avec la même «légèreté». Et le sport national ne pourra jamais amorcer sa courbe ascendante…