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L'Algérie a besoin d'une véritable volonté politique pour développer les nouvelles technologies Le pays est à la 131e place au classement mondial 2013 des TIC
Par Bahia Aliouche L'Algérie, en dépit de son potentiel financier, accuse un retard «énorme» dans le domaine des nouvelles technologies de l'information et de la communication (TIC) et n'exploite pas, ou pas suffisamment, le développement de l'Internet, en particulier. C'est le constat dressé, mercredi dernier, par des experts lors d'une rencontre sur l'économie numérique, organisée par la Chambre de commerce et d'industrie algéro-française (Cciaf). Et le nouveau rapport du World Economic Forum (WEF), publié mercredi, vient confirmer ce constat amer. Sous le thème «Croissance et emploi dans un monde hyper-connecté», ce rapport classe l'Algérie à la 131e place dans le classement mondial 2013 des TIC, après avoir occupé le 118e rang en 2012. Il souligne que la chute de l'Algérie de «13 places, en une année, pour occuper le 131e rang, montre qu'elle continue à afficher un faible effet de levier des TIC, avec l'un des impacts les plus faibles mondialement sur le plan économique (143e place mondiale pour ce critère) et social (141e)». Le rapport précise que l'Algérie se classe respectivement à la 100e place sur la base du critère de l'usage individuel des TIC, à la 144e place dans leur usage dans le domaine des affaires, et à la 139e place dans leur utilisation dans la sphère institutionnelle et gouvernementale. Par ailleurs, il est constaté qu'à l'échelle arabe l'Algérie se classe à l'avant-dernière place, suivie de la Libye. Les pays arabes les mieux classés et qui se trouvent au Top 30 à l'échelle mondiale sont le Qatar (23e), les Emirats arabes unis (25e) et le Bahreïn (29e). Mondialement, les 10 premiers pays sont la Finlande, Singapour, Suède, Pays-Bas, Norvège, Suisse, Royaume-Uni, Danemark, Etats-Unis et Taiwan. A l'échelle africaine, et sur les 38 pays qui en sont évalués, l'île Maurice, l'Afrique du Sud et les Seychelles sont les trois meilleurs classés, l'Algérie occupe le 27e rang en se trouvant parmi les 11 derniers pays au niveau africain, et les 14 derniers pays au plan mondial aux côtés notamment de la Mauritanie, du Tchad et du Lesotho. Selon les auteurs de rapport, «un pays qui tarde à mettre en place une vaste stratégie nationale pour le service à grand débit risque d'accuser un déficit de compétitivité mondiale et ne pourra pas récolter les avantages sociaux des TIC». De ce fait, il est plus que nécessaire pour l'Algérie de relever le défi d'investir dans les TIC eu égard à son rôle «important et primordial» dans la croissance et les opportunités de développement qu'elles offrent aux entreprises, suggèrent les participants à la rencontre sur l'économie numérique, organisée par la Cciaf. Pour Younès Grar, expert en TIC, il est primordial de mettre en place «un vrai plan de développement numérique» qui passe par la généralisation de l'accès aux réseaux numériques, le développement de l'offre de contenus numériques, la modernisation de la gouvernance et la diversification des usages et des services numériques. L'expert a jugé aussi «primordial» de passer le flambeau à la jeune génération qui suit plus facilement la grande révolution qui caractérise le monde numérique. Toutefois, M. Grar n'a pas caché ses doutes sur l'existence d'une véritable volonté politique du gouvernement de développer les TIC en Algérie. Lies Kerrar a insisté, de son côté, sur la modernisation des institutions étatiques et des entreprises, estimant que le problème ne se pose pas en termes technologiques, mais plutôt sur le plan de la volonté politique. «L'opération de modernisation est très facile à mener, 3 à 6 mois suffiront pour introduire les TIC au sein d'une institution ou d'une entreprise, mais il faut juste se décider à le faire», a indiqué cet expert. Pour sa part, le président de l'Association des fournisseurs de services internet (Aafsi), Ali Kahlane, a regretté que les sociétés algériennes restent en retrait de la révolution numérique. Selon cet expert, 13 actions de développement de services en ligne et d'applications en direction des entreprises ont été identifiées pour accélérer l'usage des TIC dans les entreprises, mais «aucune action n'a été lancée». «Il ne suffit pas de se doter de stratégie de développement à chaque fois, il faut surtout avoir les coudées franches pour les concrétiser», a-t-il conclu. B. A.