Des milliers de Bahreïnis ont manifesté hier près de Manama, au premier jour d'une série de protestations organisées par l'opposition pour réclamer des réformes, à l'occasion du Grand Prix de Formule 1 de Bahreïn prévu la semaine prochaine, selon des témoins. Arborant le drapeau bahreïni, couleur rouge et blanc, la foule a défilé dans le calme près de Aali, une localité chiite au sud de Manama, en chantant des slogans hostiles au régime. «Que le monde sache, la tyrannie ne peut plus nous gouverner», et «A bas Khalifa», répétaient les protestataires en référence au Premier ministre, cheikh Khalifa Ben Salmane Al-Khalifa, un oncle du roi en poste depuis 1974. La manifestation était organisée par l'opposition, notamment chiite, qui a prévu 10 jours de protestations, du 12 au 22 avril, coïncidant avec le GP. Cette initiative est placée sous le signe: «La démocratie, c'est notre droit». Le chef du principal groupe de l'opposition chiite, Al-Wefaq, cheikh Ali Salmane, qui a participé à la manifestation, a expliqué que l'initiative était destinée à soutenir les «revendications d'une transition démocratique». «Nous voulons faire entendre notre cause au monde», a-t-il dit, ajoutant: «Nous ne voulons pas entraver la course de F1 mais nous cherchons à mettre à profit la présence des médias (...) pour faire entendre les revendications du peuple à transformer Bahreïn en un pays démocratique». Il a appelé ses partisans à participer «massivement à une manifestation le 19 avril», jour des essais libres du GP de Bahreïn. Dans la nuit de jeudi à vendredi, des centaines de personnes ont manifesté à Khamis, un autre village chiite, contre le GP de F1, à l'appel du Mouvement du 14 février, un groupe radical qui organise la contestation sur les réseaux sociaux, selon des témoins. Bahreïn, petit royaume du Golfe, est le théâtre de troubles récurrents depuis février 2011, en raison d'un mouvement de contestation animé par les chiites, majoritaires, contre la dynastie sunnite des Al-Khalifa au pouvoir. R. I.