L'ancien sélectionneur de l'équipe nationale de football, Abdelhamid Kermali, décédé samedi à l'âge de 82 ans, a été inhumé dimanche au cimetière de Sid El Khier, près de Sétif, en présence d'une foule considérable, émue et recueillie, constituée de citoyens anonymes, de hauts responsables, de nombreux dirigeants et d'anciens footballeurs. Le secrétaire d'Etat chargé de la communauté nationale à l'étranger, Belkacem Sahli, les secrétaires généraux des ministères de l'Intérieur et de la Jeunesse et des Sports, le président du Comité olympique algérien, plusieurs walis, des représentants de la Fédération algérienne de football, des dirigeants, des éléments de la glorieuse équipe du Front de libération nationale et d'anciens joueurs de l'EN et des clubs sétifiens, ont tenu à accompagner le «cheikh» à sa dernière demeure, juste après la prière du Dohr accomplie à la mosquée de la cité Tlidjen, non loin du domicile du défunt. L'émotion se lisait sur tous les visages, ceux de Noureddine Saâdi et d'Ali Fergani, adjoints de Kermali lors de la victoire en Coupe d'Afrique des Nations, en 1990, d'Amar Brahmia, de Saïd Allik, mais également de Salah Assad, d'Abdelaziz Safsafi, d'Ali Bencheikh, de Malik Zorgane, d'Abdelhakim Serrar, tous anciens internationaux, ainsi que de Rachid Mekhloufi, de Hamid Zouba, de Moh-Cherif Hannachi et d'Abdelmadjid Yahi, présidents de la JS Kabylie et de l'US Chaouia, ce dernier club ayant écrit quelques unes de ses plus belles pages avec Kermali à la barre technique. Le président de l'Assemblée populaire de la wilaya de Sétif, Fateh Kerouani, a rendu, dans une oraison funèbre prononcée dans un total recueillement, un vibrant hommage à Abdelhamid Kermali qui a «hissé haut les couleurs de l'Algérie indépendante après avoir répondu sans hésiter, en avril 1958, à l'appel de l'Algérie meurtrie». Kermali «restera dans nos coeurs car il a su être le guide éclairé de centaines de jeunes sportifs qui se sont nourris de son expérience et de sa compétence», dira aussi M. Kerouani. Ali Fergani, représentant de la FAF avec Walid Sadi, rappellera dans une brève déclaration à l'APS, le «sens du devoir et l'amour de la patrie» du défunt qui «savait commander, diriger, mais qui savait aussi écouter, profondément respectueux de tout son entourage, qu'il s'agisse de ses adjoints, des joueurs ou des dirigeants du football national». C'est «toute une histoire du football algérien qui se meurt avec la disparition du Cheikh», dira de son côté Abdelhakim Serrar qui fut le libéro de l'EN victorieuse en Coupe d'Afrique des Nations il y a 23 ans, sous la férule du Cheikh. L'ancien président de l'ES Sétif ajoutera qu'il n'y a «nul besoin de faire l'éloge d'Abdelhamid Kermali car les titres qu'il a remporté et le parcours exemplaire qui fut le sien parlent pour lui». Pour le président de l'US Chaouia, Abdelmadjid Yahi, visiblement très affecté par le décès de Kermali, «si le Cheikh a été enterré aujourd'hui, son histoire demeurera éternellement vivante et il restera le père spirituel du football algérien, lui qui ne connaissait ni le mot impossible ni ne s'accommodait du diktat des joueurs qui se proclamaient vedettes». APS