Des expériences antérieures ont confirmé que les opérations de réhabilitation ne se livrent pas à des chantiers «sans âmes». La spécialisation reste le seul garant pour la réussite de ce genre de lifting sensible apporté aux cités anciennes. Le ministère décide de chapeauter la réhabilitation de la vieille ville de Constantine en chargeant l'Ogcb de ce travail. L'aval pour la réhabilitation de la vieille ville vient d'être ratifié. Au terme de la visite de la ministre dans le cadre de la manifestation «Constantine capitale de la culture arabe 2015», les points sensibles liés à l'évènement, dont notamment la prise en charge de sites historiques, ont été passés en revue dans le but de les inscrire pour des opérations inhérentes à leur reconstitution dans les plus brefs délais. Et la vieille ville constitue l'éternel problème de sauvegarde en cette cité millénaire. Les années passent, les dégradations s'accumulent au niveau des bâtisses menaçant ruine. Ni les appels récurrents des associations ni celui des élus n'ont pu contenir un mal urbanistique datant depuis au moins deux décennies, lorsque la machine de l'homme entamait « sciemment» la démolition du site arguant en premier lieu le motif de la fragilité de quelques maisonnettes. Le relai devait se perpétuer jusqu'à une phase délicate où même les techniques de restauration les plus sophistiquées se montrent impuissantes devant des cloisons et autres plateformes frêles. Il ne faut pas ignorer que la possibilité d'une telle opération repose forcément sur une main-d'œuvre qualifiée et expérimentée en matière d'astuces pour pouvoir faire revivre le cœur de la médina et lui donner sa pulsation urbanistique authentique. Après l'adoption du premier plan, baptisé master plan, une autre étape allait voir le jour. Il s'agit du plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur du secteur sauvegardé. C'est cette phase qui devra permettre à la vieille ville d'entrer dans sa nouvelle ère de réhabilitation. «L'occasion est confortée incontestablement par la manifestation attendue à Constantine d'ici 2015. Le budget est disponible puisque la mission est inscrite parmi les programmes touchant à cet évènement», se félicitent les responsables locaux. En plus de cela, le prototype adopté à Tlemcen sera reconduit à Constantine en matière d'outils de restaurations, ajoutent nos mêmes sources. Pour mener à bien cette lourde tâche qu'il n'est pas question de bâcler afin de ne pas défigurer la vieille architecture, l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés (Ogcb) verra incessamment sa structure locale s'ébranler afin de superviser de près les travaux en collaboration avec des bureaux d'études et des architectes. «La vieille ville devra servir d'atelier aux ingénieurs et à la société civile, ceci sous la responsabilité des entreprises spécialisées qui entreront en action, nationales et étrangères», précise la direction de la culture. Le plan en question a été adopté par l'assemblée de wilaya en octobre 2012 et Mme Khalida Toumi l'avait supervisé lors de sa première visite à Constantine pour esquisser les premiers travaux relatifs à la manifestation. Au plan chiffré, selon des sources officielles, la médina renferme plus de 1 000 habitations à la vétusté avancée. «Au moins 575 parmi elles sont classées en zone rouge de par leur état de délabrement avancé, moyen ou mineur », affirment nos sources. «Les appels d'offres devraient être lancés pour le choix des firmes qui se chargent de cette délicate opération». L'essentiel à retenir demeure l'implication des universitaires et autres forces compétentes locales pour permettre à la cité ancienne de recouvrer son aura d'antan. Pas facile, certes, avancent certains spécialistes sceptiques, mais demeurant optimistes si la réhabilitation associe des prouesses ayant confirmé leur passage en divers sites du genre : «Il est difficile de rendre à la vieille ville son cachet originel. Toutefois, il n'est pas impossible de lui garder son esquisse. Du moins de sauvegarder ce qui lui reste», disent-ils. «Constantine, qui vivra au rythme de son programme culturel et infrastructurel en perspective de 2015, est condamnée à relever le défi», de l'avis des gestionnaires locaux. Un défi à la mesure de la réhabilitation est sans nul doute l'opération la plus «sensible» à gérer même si les finances s'avèrent suffisantes. La récupération sans bavures du site prendra le temps qu'il faudra. C'est connu à travers le monde, les liftings architecturaux voués aux sites historiques requièrent un chronomètre «open». «Constantine devrait se féliciter de cette occasion offerte par une manifestation de cette envergure pour mettre ses pendules à l'heure de la restauration», lâchent les citoyens. N. H.