Danone Djurdjura Algérie (DDA) était parmi les participants au Forum de Partenariat Algéro-Français, tenu le 28 mai denier, à Alger. Son directeur général, Jean Yves Broussy, a souligné dans une intervention qu'il a faite à cette occasion, que le développement de la filière laitière a atteint sa vitesse de croisière. Est-ce suffisant? Pas tout à fait. Il semble que beaucoup reste à faire. Sinon comment expliquer le fait que la croissance de collecte de lait ne permette de couvrir que 40% des besoins en lait frais? La réponse est formulée par le DG de DDA. Selon lui, il reste d'autres défis encore plus importants à relever afin de poursuivre le développement de la filière. Il explique que : «Notre expérience récente nous a montré que la croissance de la filière est limitée par la rapidité avec laquelle nous pouvons élever le niveau de qualité du lait. Et cela est directement lié à notre capacité à accompagner les éleveurs et à faire évoluer leurs pratiques de collecte pour avoir un lait de qualité, car aucun compromis n'est toléré à ce niveau là. En effet, c'est en grande partie la qualité des ingrédients et matières premières qui garantit la qualité des produits destinés au consommateur.» La politique de développement prônée par Danone vise à couvrir 100% de ses besoins en lait frais par une collecte de lait de qualité. Le but ultime recherché à travers cette stratégie est d'offrir des produits de qualité aux consommateurs algériens et les faire profiter de tous les bienfaits du lait. Pour atteindre un tel objectif, l'entreprise hexagonale doit faire face à trois défis majeurs, à savoir, premièrement, le développement d'un partenariat durable et une relation de confiance avec les centres d'exploitations laitières, ainsi que le note Yves Broussy. Le second défi, c'est la qualité du lait et sa collecte. Le troisième défi est basé, quant à lui, sur la nécessité de fédérer les compétences indispensables au développement de la filière laitière. A ce titre, les prochaines phases de développement passeront par la mobilisation de toutes les compétences (celles présentes en Algérie, notamment vétérinaires et en zootechniques) mais aussi des partenaires, notamment français, prêts à investir dans la filière. La direction de Danone Djurdjura Algérie, pense que cette mobilisation doit concerner trois compartiments. Il y a d'abord, la formation et le transfert de savoir-faire. Il s'agit d'une mission ardue, car la plupart des éleveurs disposent d'exploitations de tailles très modestes. Plus de la moitié des éleveurs ont moins de cinq vaches et sont répartis sur un territoire vaste d'une vingtaine de wilayas. Il y a toutefois dans ce domaine des expériences intéressantes, selon le patron de DDA, qui méritent d'être développées. Le second levier nécessaire au développement de cette filière est le financement. Ce dernier représente parfois une sérieuse difficulté pour certains éleveurs, dont bon nombre d'entre eux ont des plans de développement importants. Yves Broussy estime à ce sujet, que le développement des financements publics occupe une grande place dans cette stratégie, puisqu'ils couvriront une partie des besoins exprimés. Les banques ont aussi leur rôle à jouer, notamment au vu de la croissance de ces besoins. Le dernier niveau à améliorer est celui du renforcement de la filière en amont en développant une production de fourrage et d'ensilage pour alimenter correctement le cheptel, car la qualité de l'alimentation de la vache fait la qualité du lait. Danone Djurdjura Algérie essaye, depuis 2006, de développer et de promouvoir un programme de collecte de lait. Elle le fait en étroite collaboration avec les éleveurs locaux. Il existe plus de 1 000 éleveurs qui produisent 40 millions de litres de lait par an. Le programme dont il est question s'appuie sur la mise en place de plusieurs aides à même de contribuer au développement de la production laitière. Il s'agit, entre autres, des primes à la qualité, de la mise à disposition d'aliments de bétail et de produits d'hygiène à des prix compétitifs, d'un financement pour l'achat d'équipements et de génisses, d'un accompagnement technique sur le terrain. Ce programme est soutenu par une étroite collaboration avec les acteurs institutionnels (ministère, Onil, DSA, DSV, Itelv, Badr…) ainsi que les acteurs privés de la filière pour un développement conjoint et harmonieux. Y. S.