Par Karima Mokrani Annonce des plus inattendues, faite par le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune, jeudi dernier à Alger, en marge d'une rencontre avec son homologue de la Formation et de l'Enseignement professionnels, Noureddine Bedoui, conclue par la signature d'une convention entre les deux secteurs. M. Tebboune a annoncé la réalisation de 80 000 logements supplémentaires dans le cadre du nouveau programme de l'Agence d'amélioration et du développement du logement (Aadl). Cette décision a été prise par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et elle est motivée par le nombre trop élevé des inscriptions au nouveau programme. Celles-ci ayant dépassé les 180 000 demandes au deuxième jour des inscriptions et 290 000 jeudi dernier. A elle seule, Alger aura droit à 90 000 logements Aadl, sans compter ceux inscrits dans le cadre des autres formules (LSP, LPP… et autres). Le gouvernement doit dégager les assiettes de terrains nécessaires pour tenir son engagement. Et dire que pendant des années, les malheureux exclus de l'opération par le fait d'actes de trafic et de détournement, n'ont cessé d'être confrontés à un refus catégorique du précédent ministre, Noureddine Moussa, de reprendre les choses en main pour, entre autres raisons, le manque de foncier. Ainsi, rapporte le ministre de l'Habitat, Abdelmadjid Tebboune, «le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a décidé d'introduire un quota de 80 000 logements supplémentaires dans le nouveau programme de l'Aadl. Ce dernier passe donc de 150 000 à 230 000 logements». 150 000 logements Aadl prévus initialement, auxquels s'ajoutent les 80 000 annoncés jeudi dernier. Le ministre indique que M. Sellal a donné instruction de dégager les assiettes foncières, en collaboration avec les walis et les deux ministères, des Finances et de l'Agriculture. Une rencontre entre les trois parties (principalement le wali d'Alger) devrait avoir lieu incessamment. Pour ce qui est de l'opération elle-même, c'est-à-dire les nouvelles inscriptions, marquée par de sérieux problèmes techniques et une saturation du site, le représentant du gouvernement tiendra les mêmes propos que ceux tenus par directeur général de l'Aadl, Lyès Benidir. Le ministre dira que c'est le nombre élevé des inscriptions plutôt que celui des visites, dont le nombre a atteint un nombre record (20 millions de tentatives d'inscriptions), qui en est à l'origine. Il relèvera toutefois que certains se sont inscrits plusieurs fois et d'autres ne répondent pas aux critères d'éligibilité. L'opération de traitement des dossiers (le tri des dossiers en se référant au fichier national désormais disponible au ministère de l'Habitat), qui débutera dans un délai maximum d'un mois, après le début des inscriptions via le net, devrait confirmer ses dires et permettre une meilleure analyse et un meilleur traitement de la situation. Interrogé sur les souscripteurs au programme (Aadl) de l'année 2003, puis 2004 et 2005 - ces derniers, n'ayant pas eu droit à l'actualisation de leurs dossiers, ont donc décidé d'ester en justice l'agence- Abdelmadjid Tebboune répondra que ceux-là «doivent pour le moment se réinscrire en attendant de connaître le jugement». K. M.