Entré en jeu dans les prolongations pour remplacer le grandiose Karim Ziani blessé, Djamel Abdoun a tout de suite été brillant. Entré en jeu dans les prolongations pour remplacer le grandiose Karim Ziani blessé, Djamel Abdoun a tout de suite été brillant. Après avoir joué trois petites minutes contre l'Angola, le voilà qui gagne d'autres galons en éclaboussant les observateurs de son immense talent. Sa technique et sa clairvoyance ont parlé pour lui et le public algérien, qui ne connaissait pas vraiment de quoi il était capable, peut enfin se faire une idée précise sur ce qu'il peut apporter à l'équipe nationale aujourd'hui, comme dans le futur. Tout le monde a vu comment le stratège du FC Nantes a mené la baraque dès qu'il a fait son apparition au milieu de cette constellation de stars ivoiriennes. Abdoun a joué juste, sans fioriture et s'est donné entièrement pour son équipe, avec une maîtrise qui a à la fois étonné et rassuré ses coéquipiers. Avec une telle prestation, Abdoun est entré indiscutablement dans la cour des grands. Bienvenu au royaume des Verts ! * Comment fait-on pour battre la Côte d'Ivoire de Didier Drogba ? Et bien, il suffit de jouer comme les Algériens ce soir ! (Il se marre). Non, plus sérieusement, ce n'était pas facile de battre une équipe aussi puissante. C'est vrai qu'on a fait l'essentiel du jeu dans cette rencontre, mais les Ivoiriens sont restés constamment menaçants. Je crois qu'une fois de plus, c'est notre rage de vaincre qui nous a permis de gagner. Mais d'un autre côté, on n'a pas le droit de dire qu'on n'a pas été meilleurs que les Ivoiriens. Nous avons été vraiment là, ce soir ! * Cette fois, vous avez joué un peu plus et les gens vous ont découvert un peu plus… J'en suis toujours un peu plus honoré à chaque fois que je porte ce maillot (il met sa main sur son cœur en tenant le maillot à pleine main). Je donnerai ma vie pour ce maillot ! Qui ne le ferait pas quand l'équipe joue comme ça ! Vous avez vu ce soir que ce qu'on vous disait avant le match n'était pas du blabla. Lorsqu'on disait que nous ne craignions ni la Côte d'Ivoire ni aucune autre équipe dans cette CAN, c'est parce qu'on savait de quoi on parlait. On sait de quoi on est capables et on l'a prouvé ce soir face à cette grande équipe de Côte d'Ivoire. * Vous avez joué comme si vous aviez toujours fait partie de cette équipe… Le mérite revient à mes coéquipiers qui m'ont facilité la tâche depuis mon arrivée au sein de l'équipe nationale et au coach qui m'a permis de faire partie de cette merveilleuse aventure. Il m'a fait confiance et je me devais de lui montrer qu'il n'avait pas tort. * Saâdane vous a fait rentrer à la place de Karim Ziani. Vous avez senti le poids de la responsabilité ? On ne remplace pas facilement quelqu'un comme Ziani. J'ai fait de mon mieux, mais sans me poser de questions, car, ce soir, il n'y avait pas de place pour ce genre de questions. Je suis rentré avec l'idée de trouver des réponses et des solutions pour gagner ce match. Je n'ai pas peur des responsabilités, même si elles sont grandes. J'ai joué comme je sais le faire en restant solidaire devant comme derrière. Je serai presque tenté de dire que c'était facile avec des coéquipiers comme ceux-là. Le coach sait qu'il peut compter sur moi à tout moment et c'est le plus important à mes yeux. * Qu'est-ce qu'on se dit quand on encaisse un deuxième but à la 89 minute du match ? Franchement, on reçoit un coup de massue à la nuque. S'ils avaient gagné 2 à 1, cela aurait ressemblé à un hold-up. Nous avons été beaucoup plus percutants, plus incisifs et c'est nous qui avions fait l'essentiel du jeu dans ce match. Je suis sûr qu'ils reconnaîtront notre domination dans les 90 minutes et même dans les prolongations. Nous avons été bien supérieurs ! C'est pour cela que je dis que justice a été faite aussitôt après le deuxième but des Ivoiriens. Notre équipe a du caractère et Madjid l'a matérialisé par son but égalisateur. * A quoi aviez-vous pensé au moment de faire votre entrée ? A rien d'autre que la victoire ! J'étais déjà dans le match avant même de faire mon entrée. C'est une rencontre qu'on vit de l'extérieur comme si on était dedans. Je suis sûr que même vous les journalistes et tout le peuple algérien faisait bloc avec nous. Lorsque le coach m'a fait entrer, j'ai pensé à défendre notre honneur totalement. On était tous décidés à gagner ce match. Lorsqu'on égalise dans les arrêts de jeu, forcément on prend un ascendant psychologique sur l'adversaire. Les Ivoiriens ont entamé les prolongations avec moins de verve que nous. * Vous ne pensez pas que cela aurait été vraiment injuste de perdre ce match ? Allah est toujours Juste ! Nous avons joué nettement mieux que les Ivoiriens. Ça, il n'y a pas de doute ! Nous avons eu beaucoup plus d'occasions de buts qu'eux. Entre nous, on aurait même pu terminer sur un score plus lourd. Vous avez compté le nombre d'occasions qu'on s'est créées ? On a raté au moins trois buts, rien que dans les prolongations. Mais on peut se contenter de ce 3-2, car ça a plus de saveur. * Vous savez que les supporteurs disent beaucoup de bien de vous en Algérie ? Je ne sais pas, mais si c'est vrai, j'en suis vraiment flatté. Vous savez, dans le football, vous pouvez tromper qui vous voulez, sauf les supporteurs. C'est eux les vrais juges. Je les en remercie vivement pour leurs encouragements. Moi, quand je joue, je pense surtout à eux et à la joie qu'on peut leur procurer après des victoires comme celle-ci. D'ailleurs, le coach nous motive souvent en nous parlant du peuple. Il y a une relation entre nous et nos supporteurs tellement forte que je doute qu'il existe mieux ailleurs, dans le monde entier. C'est une relation fusionnelle ! * En demi-finale, ce serait bien de jouer dans un stade plein de nos supporteurs, non ? Ah, ce serait formidable s'ils pouvaient venir nombreux nous soutenir. Notre joie est toujours plus grande lorsqu'on voit les drapeaux algériens flotter dans les tribunes. Ce serait un très beau cadeau que de nous ramener nos supporteurs une fois de plus. On fera comme à Khartoum, inch'Allah. Entretien réalisé par Nacym Djender