Georges Leekens s'est exprimé sur les colonnes du magazine Jeune Afrique à propos de son retour en Algérie et de la prochaine CAN qui attend les Verts à partir de la mi-janvier. Il évoque ainsi son retour : «Je vais peut-être vous étonner, mais oui. C'était dans un coin de ma tête. En 2003, après avoir qualifié l'équipe pour la CAN 2004, j'avais quitté l'Algérie pour des raisons personnelles. Mais je continuais de suivre cette équipe, et d'avoir des contacts avec Mohamed Raouraoua, le président de la fédération. J'avais beaucoup apprécié mon premier séjour en Algérie. Et quand le président m'a contacté pour savoir si j'étais intéressé pour un retour, j'ai accepté. J'étais sous contrat à Lokeren, mais mes dirigeants ont accepté de me libérer. J'avais une dette envers l'Algérie. Je suis heureux de retravailler dans ce pays.» «Les médias ne sont pas nos adversaires» Contrairement à ses prédécesseurs, Georges Leekens veut et insiste à avoir de bonnes relations avec les médias algériens : «Les supporters, les médias, ne sont pas nos adversaires, bien au contraire. Je sais qu'il y a beaucoup de pression en Algérie. Mais ce n'est pas à mon âge que cela va me faire peur (rires). J'ai été sélectionneur de la Belgique et de la Tunisie, j'ai entraîné en Turquie (Trabzonspor), les meilleurs clubs belges (Anderlecht, FC Bruges)». Le technicien belge évoque aussi la pression : «La pression, je connais. Les gens veulent des résultats. Mais même après la défaite au Nigeria début novembre (1-3), ils ont vu que l'équipe avait montré de bonnes choses. Si les Algériens constatent qu'on travaille, qu'on a de l'ambition, ils seront avec nous». «Il n'y a pas de clauses avec des objectifs à atteindre» Pour ce qui concerne les objectifs, le sélectionneur a été clair : «Oui, je suis arrivé une semaine avant le stage de préparation... Ce qui s'est passé avant ne me regarde pas. Mais quand un entraîneur part, tout le monde est un peu responsable... Je suis tourné vers l'avenir. J'ai signé un contrat jusqu'à la CAN 2019. Il n'y a pas de clauses avec des objectifs à atteindre. Je suis ambitieux pour mon équipe, et cela signifie donc que je veux gagner le maximum de matches. Nous avons une CAN à disputer. La qualification pour la Coupe du monde 2018 est encore possible. Et j'ai établi mon programme de travail jusqu'à la CAN 2019. On sait qu'une équipe comme l'Algérie doit faire partie des meilleures du continent, car elle en a les moyens. Mais jouer en Afrique, ce n'est jamais simple». «On doit viser plus haut» Leekens voit grand mais prudemment : «Je demande un engagement total dans le projet. Je veux des joueurs qui travaillent, qui soient positifs, ambitieux, qui soit fiers de porter le maillot de leur pays, car c'est un honneur. Si vous vous défoncez sur le terrain, vous avez le droit de perdre». Evoquant la Coupe du monde 2014. Il dira : «Elle a atteint le deuxième tour face à l'Allemagne (1-2) ? Ok, c'est très bien, mais il faut en vouloir plus. On doit remonter au classement FIFA (38e au 24 novembre, NDLR). En 2003, lors de mon premier passage à la tête de cette équipe, il y avait du potentiel, mais pas autant qu'actuellement. C'est pour cela qu'on doit viser haut». «Au Gabon, on essayera d'aller le plus loin possible» Sur la CAN, Leekens ne change pas son discours. Comme déclaré sur les ondes de la radio internationale, le Belge ne fixe rien mais veut quand même remporter tous les matchs : «Moi, je joue pour gagner. Nous irons au Gabon avec l'objectif d'aller le plus loin possible. Mais je sais par expérience qu'en football, tout peut arriver. Le meilleur comme le pire. En 2015, avec la Tunisie, nous avions été éliminés par la Guinée Equatoriale (1-2) à cause d'un penalty imaginaire. Cette année, l'Algérie aura comme adversaires : le Sénégal, une des meilleures équipes d'Afrique, une très bonne Tunisie, et le Zimbabwe, qui n'est pas facile à manœuvrer. Notre réussite passera par une très bonne préparation. Par une implication totale, de tous les instants. La préparation débutera avec les locaux fin décembre, puis avec tout le reste de l'effectif à partir du 2 janvier. Mais dès aujourd'hui, je vais voyager en Europe pour aller voir des internationaux. Et aussi certains joueurs qui pourraient intégrer prochainement la sélection».