«Je ne me focalise pas sur l'adversaire» Prêté en janvier dernier au club turc de Kayserispor, Karim Ziani renaît à nouveau et semble retrouver peu à peu ses sensations et le niveau qui était le sien, il y a deux saisons de cela. Conscient de l'importance de la rencontre d'aujourd'hui face à cette redoutable formation marocaine, le maître à jouer des Verts reste, néanmoins, confiant et invite ses coéquipiers à jouer à fond pour maintenir les chances de qualification à la prochaine phase finale de la CAN intactes et rassurer ainsi les millions de supporters. Comment préparez-vous cette rencontre face au Maroc ? Tranquillement et sans nous mettre la pression. C'est un match, certes, très important, mais je ne vois pas pourquoi on va le préparer d'une manière spéciale. On sait aussi que le résultat de cette partie sera décisif. Mais pas question de se prendre la tête. On doit rester sereins et, surtout, bien concentrés sur notre objectif.
Comment est l'ambiance au sein du groupe, à l'approche de ce choc ? Très bonne. Comme d'habitude, quoi ! Tout le monde se sent bien et prépare la rencontre de ce dimanche en toute sérénité. Ça fait un bon bout de temps qu'on ne s'est pas vus tous ensemble, et je dois dire que ça m'a vraiment manqué cette ambiance de la sélection, surtout lorsqu'on sait que durant les deux dernières années, on se voyait presque tout le temps. Comment appréhendez-vous justement ce grand derby ? On s'attend à un match disputé et surtout très serré. Les rencontres derbies ont un cachet particulier. On se doit d'être totalement prêts et bien concentrés pour espérer l'emporter. Une victoire nous permettra de reprendre confiance et, surtout, d'envisager une meilleure suite de parcours dans ces éliminatoires. La plupart des joueurs de l'EN n'ont jamais joué ici à Annaba. Est-ce que vous sentez une certaine appréhension de leur part ? Non, pas spécialement. En tout cas, moi j'ai déjà joué ici et l'ambiance est très chaude. Mais ne pensez-vous pas que le fait de changer systématiquement de stade risque d'influer négativement sur le rendement de la sélection ? Ecoutez, partout où on joue en Algérie, on se sent chez nous. Que ce soit à Blida, Alger ou Annaba, c'est pareil. On sera soutenus par nos fidèles supporters et c'est ce qui est à mon avis le plus essentiel. Un mot sur votre adversaire… Je préfère ne pas parler de l'équipe du Maroc. On doit rester concentrés uniquement sur notre sujet et se préparer en toute tranquillité, loin de la pression. On doit absolument être prêts le jour du match et arracher la victoire. Que ce soit le Maroc en face ou je ne sais qui, l'important est d'assurer les trois points. Il faut dire aussi qu'on n'a pas beaucoup le choix, si on veut vraiment se qualifier à la prochaine phase finale de la CAN. Après un an et demi de galère à Wolfsburg, vous retrouvez peu à peu votre niveau et votre forme optimale. Peut-on dire que Ziani sera prêt pour ce match très attendu ? Oui, mais je pense que tout le monde est en train de retrouver la forme, pas uniquement moi. C'est très bien pour la sélection, puisque cela nous permet d'être plus forts et surtout d'avoir plus de chances de gagner. J'ai une petite pensée aussi à ceux qui ne sont pas là avec nous et les autres qui reviennent de blessure. J'espère vraiment qu'ils seront avec nous au mois de juin prochain pour le match retour. Le fait d'avoir plusieurs matchs dans les jambes va certainement vous aider à mieux gérer la rencontre… Absolument. Je me sens plus en jambes et d'attaque pour dimanche (aujourd'hui, ndlr). Cela dit, il faut que tout le monde sache que l'EN n'est pas Ziani uniquement. Il y a d'autres joueurs de qualité, sur lesquels la sélection et l'Algérie pourront compter.
Les Algériens attendent beaucoup de vous. Comment comptez-vous gérer toute cette pression ? Déjà, ça nous fait chaud au cœur de voir autant d'engouement et de passion autour de nous de la part des supporters. De savoir qu'ils sont derrière nous de la sorte nous motive davantage à nous surpasser pour leur rendre la pareille et leur procurer du bonheur. On n'a pas le droit de décevoir tout ce peuple qui attend une victoire. Un appel justement à lancer au public pour ce match ? Je n'ai pas besoin de le faire. Le public algérien a toujours été là pour nous et pour ce match aussi, on compte énormément sur lui. Son apport sera très important lors de la rencontre si on veut vraiment gagner. Ils doivent nous soutenir du début jusqu'à la fin et surtout ne pas nous lâcher. Vous étiez présent lors de la dernière défaite de l'EN face au Maroc lors de la CAN-2004 qui s'est déroulée en Tunisie. Y aurait-il de la revanche dans l'air ce dimanche ? Non, ça fait longtemps quand même. Il y a eu plusieurs événements qui se sont produits depuis. C'était un match de Coupe d'Afrique et la rencontre de dimanche ne se jouera pas dans les mêmes conditions ni même dans le même contexte. Lors de ce match de 2004, on avait un groupe nouveau et on avait, si vous vous rappelez, bien préparé cette CAN une semaine avant. Je dirais que c'est déjà pas mal qu'on ait atteint les quarts de finale. Maintenant, les données ont changé et là on est obligés de vaincre. On a prouvé à maintes reprises qu'on pouvait battre n'importe quelle équipe. J'espère que ce sera le cas dimanche. Optimiste ? Inch'Allah, on est là pour ça.