«Je comprends que Marrakech est le poumon du tourisme marocain, d'où cette décision d'y faire jouer Maroc-Algérie» Eric Gerets a eu le temps de digérer le revers du Onze national, battu lors de la 3e journée des éliminatoires de la CAN-2012 face à l'Algérie. Le match de la 4e journée du groupe D entre les deux équipes, prévu le 4 juin prochain à Marrakech, lui offre l'occasion de se racheter. Dans un entretien accordé au Matin, le technicien belge revient sur les différents sujets relatifs à l'équipe nationale et souligne qu'il prépare des modifications dans sa formation de départ pour présenter une équipe compétitive face à l'Algérie. Vous avez souhaité disputer le match Maroc-Algérie à Casablanca, mais la FRMF a décidé de le faire jouer à Marrakech, est-ce que cette décision ne signifie pas une pression de moins sur l'équipe adverse ? Parfois, il faut accepter les choses comme elles sont. C'est une décision qui a été prise par le gouvernement pour donner un signal fort, non seulement au peuple marocain, mais aussi pour la communauté internationale. La chose la plus simple pour moi est d'accepter cette décision parce que je comprends parfaitement bien que Marrakech est le poumon du tourisme marocain et par conséquent, c'est une ville importante pour le pays. Même si j'avais espéré jouer à Casablanca, j'accepte les choses comme elles sont. Est-ce que vous avez arrêté un programme de préparation de l'équipe nationale pour affronter l'Algérie ? On voulait partir se préparer en Espagne et revenir à Casablanca deux jours avant le match, mais comme on va jouer à Marrakech, il n'y a plus de raison de partir ailleurs. On va donc se préparer à Marrakech puisque la qualité de la vie et de préparation est exceptionnelle à la ville Ocre. Nous avons un hôtel à une minute du stade et un terrain annexe qui est fantastique. Combien de joueurs seront présélectionnés pour affronter l'Algérie ? On est pour le moment à 29 joueurs ou 30 présélectionnés et je garde la liberté d'y ajouter un ou deux autres joueurs. On retiendra 22 joueurs, plus les gardiens de but ça sera 25 joueurs pour l'Algérie. Est-ce que vous allez garder la même ossature de l'équipe ou vous allez injecter du sang neuf dans votre effectif ? En gros, ça sera le même groupe. Il y aura un ou deux nouveaux joueurs, sans plus. On va essayer de voir les joueurs qui ont notre confiance le plus tôt possible et de collecter le plus de renseignements sur nos joueurs qui jouent en Europe. Est-ce que vous avez en tête des joueurs qui pourraient renforcer dans le futur l'équipe nationale ? J'ai un contact en Allemagne avec un jeune que je suis allé voir et qui a de grandes qualités. Il s'appelle comment ? Je ne peux pas dire son nom. J'ai fait 150 km en voiture pour le rencontrer et voir s'il a une envie de jouer pour le Maroc. Apparemment, il est intéressé. Probablement, je vais le sélectionner le 10 août prochain pour disputer la rencontre amicale face au Sénégal à Dakar pour qu'il se familiarise avec l'ambiance au sein de l'équipe nationale, en espérant qu'il optera pour le Maroc. Vous venez de rentrer d'une tournée en Europe où vous avez supervisé plusieurs internationaux marocains, est-ce que vous n'êtes pas déçu de ne pas voir Mounir El Hamdaoui que Franck De Boer a préféré laisser sur le banc de touche ? Il n'y a pas malheureusement que lui qui ne joue pas. Il y en a plusieurs autres qui sont dans la même situation. J'avais dit que si un joueur ne joue pas quelques semaines, ça ne pose pas de problème, mais là ce sont des joueurs qui ne jouent pas du tout ou rarement. Et là, ça commence à poser problème. Marouane Chamakh ne joue pas. Houcine Kharja, très peu. Et cette situation nous cause un peu de souci. Nous allons partir à la fin de la semaine, Cuperly et moi, en Angleterre pour voir le dernier match de la saison d'Adel Taarabt et rencontrer aussi Marouane Chamakh pour voir un peu leur état de forme et leur motivation. Est-ce que le fait que certains joueurs marocains évoluent dans des clubs menacés de relégation ne pourrait pas influencer négativement sur leur mental et par conséquent leur rendement en équipe nationale ? Je crois que c'est plutôt un avantage parce que ce sont des joueurs qui ont l'habitude de se battre chaque week-end, donc ce sont des joueurs qui sont prêts à aller au combat. Et comme la rencontre face à l'Algérie risque d'être à nouveau un véritable combat physique, ces joueurs seront d'une grande utilité. Vous avez déclaré après la rencontre Algérie-Maroc à Annaba que vous ne vous attendiez pas à un climat pareil, est-ce qu'on vous a mal briefé avant votre déplacement en Algérie ? Je n'ai jamais parlé du climat. Je parlais de ce qui s'est passé sur le terrain que j'ai trouvé anormal. Ce qui se passe sur le terrain, tu ne peux pas le deviner ni avoir une influence dessus. Il y a des choses qui se sont passées et qui sont difficiles à digérer. J'ai été préparé au pire, mais le climat n'a pas été si pire que ça. Au contraire, les gens étaient d'une grande gentillesse vis-à-vis de nous. Le climat a été plutôt une surprise agréable. Est-ce qu'une défaite face à l'Algérie est envisageable ? Le football reste un sport. Et dans une rencontre, tu peux faire match nul, gagner ou perdre. Maintenant, on sait qu'on a toutes nos cartes en mains. On sait qu'on doit gagner contre l'Algérie pour rendre heureux le peuple marocain et avoir une grande chance de se qualifier à la CAN 2012. Une victoire est extrêmement nécessaire. Mais avant que le match commence, les deux équipes sont à égalité et celui qui marque le plus de buts remportera la rencontre. Le match d'Annaba s'est joué sur l'engagement physique et la volonté des Algériens de gagner, sur quoi devra se jouer celui de Marrakech ? Je ne suis pas d'accord avec votre analyse parce que mes joueurs se sont battus, mais ils n'ont pas eu la possibilité de pouvoir se battre à armes égales parce que chaque fois qu'ils sont allés dans des duels, on sifflait contre eux. J'espère que le match du 4 juin sera un match correct et honnête où les deux équipes auront les mêmes moyens de se battre, comme ça mes joueurs pourront montrer qu'ils ont les moyens de se battre et savent se battre. Est-ce que la rencontre face à l'Algérie est décisive pour la qualification à la CAN-2012 ? Non, cette rencontre n'est pas décisive. Même si on gagne l'Algérie, on ne sera pas encore qualifiés. Mais c'est vrai qu'en cas de victoire, on prendra une belle option pour la qualification, mais ça ne veut pas dire qu'on a toutes les garanties de se qualifier. Décisif, certainement pas. Il faut prendre 7 points sur les trois matchs pour être sûr de se qualifier. Est-ce que Abdelhamid El Kawtari pourrait remplacer Rachid Slimani sur le côté gauche ou vous allez renouveler votre confiance au joueur du Raja Casablanca ? Aujourd'hui, le joueur ne peut pas encore jouer pour le Maroc. J'ai encore demandé, mardi, s'il y avait du nouveau dans la situation du joueur, on m'a répondu que la FIFA n'a pas encore statué sur son cas. On verra bien. L'attaque reste le maillon faible de l'équipe nationale (1 but en trois matchs), est-ce que vous allez renouveler votre confiance à Marouane Chamakh en pointe sachant que le joueur manque de compétition ou vous allez chambouler l'attaque ? Malheureusement, il n'y a pas d'autres joueurs pour le remplacer, à part Youssef El Arabi qui est en forme et marque des buts. El Arabi a de fortes chances de débuter le match seul devant ou avec Chamakh ou El Hamdaoui. Je vais suivre attentivement les championnats où évoluent mes attaquants en espérant qu'ils vont jouer. Est-ce que vous allez renouveler votre confiance aux deux latéraux qui ont montré quelques fébrilités face à l'Algérie ? On va voir si Bader El Kadouri de Dynamo Kiev qui revient de blessure sera prêt pour cette rencontre. Le joueur a repris la compétition, mais il est sur le banc de touche. On va voir comment tout ça va évoluer dans les semaines qui vont suivre. Est-ce que vous ne pensez pas qu'il est temps de donner autant de liberté à Adel Taarabt sur le terrain comme dans son club ? J'ai vu son avant-dernier match contre Cardiff, Dans ce match, il n'a pas joué sur le côté, il a joué au milieu. S'il joue comme numéro 10, on peut lui donner beaucoup de liberté. Mais on ne peut pas donner de la liberté à trois ou quatre joueurs sinon il n'y aura plus d'ordre tactique. En possession du ballon, tout le secteur offensif à la liberté, mais cela ne veut pas dire courir n'importe comment et n'importe où. Il faut courir là où il faut courir, mais dès qu'on perd le ballon, je veux que l'organisation soit parfaite pour ne pas donner des occasions à l'adversaire. Donc, vous pouvez le faire évoluer en tant que meneur de jeu ? Mais il n'y a pas que lui. Il y a quatre joueurs qui peuvent prétendre à ce rôle. Oussama Es Saïdi joue de temps en temps en 10 avec Heerenveen, M'Barek Boussoufa semble être mieux quand il joue en meneur de jeu, et récemment Younes Belhanda joue dans la position du numéro 10. Cette décision, je la prendrai une fois que j'aurai décidé si on va évoluer avec un seul ou deux avant-centres. Après, il va falloir voir s'il reste de la place pour un numéro 10 ou pas. Sur quoi va se jouer cette rencontre face aux Fennecs ? Je crois que c'est sur l'intelligence tactique. L'équipe qui est capable de mettre en place un jeu rapide causera des problèmes à l'adversaire et aura une belle carte à jouer. Après la rencontre d'Annaba, vous aviez la possibilité de garder votre équipe et disputer un match amical sachant que vous ne disposiez plus d'aucune date FIFA avant d'affronter à nouveau l'Algérie, mais pourquoi vous avez préféré disputer ce match avec l'équipe des joueurs locaux ? Pour deux raisons. Si on avait gagné, ça aurait été l'euphorie, mais comme on a perdu, les joueurs ont du mal à digérer cette défaite et ils avaient des échéances importantes avec leurs clubs. La deuxième raison, ça fait des mois que je suivais des rencontres du championnat du Maroc et pour vraiment voir la vraie valeur des joueurs que j'ai supervisés, il fallait vraiment les avoir avec moi pour leur montrer mon respect et pour leur donner la possibilité de montrer leur qualité pour éventuellement intégrer l'équipe première. Ça a été un match intéressant pour moi, j'ai vu des choses intéressantes. Le joueur voudrait jouer en Turquie Abdoun, direction Bursaspor ? Annoncé dans plusieurs clubs grecs, à l'Olympiakos et au Panathinaikos, plus particulièrement, le milieu de terrain de l'AO Kavala, Djamel Abdoun, qui vient tout juste d'être élu deuxième meilleur joueur de la Super League grecque, pourrait changer de cap et opter finalement pour le championnat voisin, en l'occurrence celui de Turquie. En effet, à en croire certaines informations relayées hier par plusieurs médias grecs, l'ancien Canari, qui serait en négociations très avancées avec les dirigeants du Bursaspor, aurait conclu un accord préliminaire avec eux. Il a quitté la ville de Kavala en compagnie de son agent Il est à souligner que Djamel Abdoun a quitté, il y a quelques jours de cela, la Grèce et la ville de Kavala en compagnie de son agent. Pour l'heure, aucune confirmation n'a été apportée sur la destination du joueur, mais selon toute vraisemblance, rapporte la presse grecque, il aurait rallié la Turquie pour s'entretenir avec les responsables de Bursaspor. Abdoun veut régler au plus vite son transfert pour ainsi se concentrer exclusivement sur la rencontre importante que devra jouer l'EN face au Maroc le 4 juin prochain à Marrakech, même si pour l'heure, il ne sait pas encore s'il fera partie des 22 joueurs convoqués. L'AEK Athènes et le Panathinaikos veulent Soltani Libre de tout engagement avec son club de l'Iraklis Salonique, l'attaquant algérien Karim Soltani demeure sensiblement courtisé en cette fin de saison par plusieurs formations locales, particulièrement les deux grands clubs de la capitale l'AEK Athènes et le Panathinaikos. En effet, d'après certains médias, ces deux clubs semblent prêts à enrôler le joueur et profiter ainsi de sa situation administrative très avantageuse. Les responsables comptent justement entrer dans les tout prochains jours en négociation avec l'agent du joueur et conclure le transfert. Soltani étudiera l'offre la plus intéressante, avant de rendre sa réponse. S. F.