La commune de Boukhelifa, daïra de Tichy, dans la wilaya de Béjaïa, est sortie de son anonymat grâce à Zinedine Zidane. Les consécrations mondiales de Zizou, qui ont suscité la curiosité des plus grands medias occidentaux, ont profité à cette petite localité, à la beauté sans limite, qui s'est fait ainsi connaître de beaucoup de ceux qui connaissent tout sur la vie de Zizou. En fait, les parents de Zizou sont originaires de la commune de Boukhelifa, et plus exactement du village d'Aguemoune. Les plus grands médias au monde ont consacré des reportages entiers à Boukhelifa.
L'effet de la visite de Zizou à Boukhelifa La visite de Zidane à Boukhelifa, commune natale de ses parents, a donné une autre dimension médiatique à cette contrée jadis oubliée. On voyait des jeunes un peu partout dans les quatre coins de cette commune rurale s'adonner à la pratique du football. «On veut tous devenir des Zizou», est la réponse des jeunes de Boukhelifa qu'on a rencontrés à l'époque. Décidément, le rêve est permis et les jeunes de Boukhelifa sont faits aussi pour jouer le football que leur a fait aimer un des leurs, l'unique Zizou.
Une effervescence qui n'a pas duré ! L'effervescence de la visite de Zizou n'a pas trop duré malheureusement et les résultats tant escomptés quant la redynamisation du football n'ont pas été atteints. La cause : les autorités locales de cette commune n'ont pas exploité l'effet suscité par la visite de Zidane au pays de ses parents. Boukhelifa est retombée une fois encore dans l'oubli et la lassitude. «Au lieu de se presser à lancer un club de football, et profiter du climat favorable de l'époque, les autorités locales n'ont rien fait de cela. Ils ont laissé filer une nouvelle occasion. J'espère qu'elle ne sera pas la dernière», nous a déclaré un citoyen de Boukhelifa dépité, rencontré à Aguemoune.
Qu'en est-il du football à Boukhelifa ? Le Chabab de Boukhelifa (CRBB) a vu le jour en 1987 sous la houlette de son premier président Madjid Arkoub, l'équipe était dirigée par Hocine Bouzid, un ex-joueur de la JS Tichy. Le CRB Boukhelifa s'est engagé avec toutes les catégories la même saison dans le championnat de la wilaya de Béjaïa et ce, jusqu'à cette saison fatidique de 1990 qui a vu la disparition complète du club. A partir de cette date, on ne parle plus de football, du moins d'équipe locale, et ainsi les jeunes talents de Boukhelifa en sont devenus les premières victimes.
Les gars de Boukhelifa qui font le bonheur des autres clubs L'histoire de la commune de Boukhelifa est un peu particulière. Boukhelifa est une large contrée d'une centaine de villages répartis sur deux archs, Aït Slimane et Aït Bimoune. L'exode rural des habitants de Boukhelifa a fait que ces deux archs constituent avec l'arch d'Aït Bou Messaoud et celui d'Imezayene les quatre principaux archs qui constituent la ville de Béjaïa. Les joueurs originaires de Boukhelifa, on les retrouve un peu partout. Les Adrar par exemple ont fait les beaux jours du CRB Aokas. Mourad Adrar (actuel président de la JS Tichy ) et Boualem Berkati (actuel secrétaire général de la JS Tichy ). A quand le retour aux sources ? Le dernier mega festival organisé à Djoua dans la commune de Boukhelifa avait comme principal objectif celui de faire découvrir les multiples potentialités de cette commune pas comme les autres à ses propres enfants éparpillés un peu partout en Algérie, en France, au Canada et aux USA. Un visiteur de cette commune sera surpris de découvrir le nombre important de villages qui se sont vidés complètement de leurs habitants. Les organisateurs du festival de Djoua espèrent voir les habitants originaires de Boukhelifa faire le sens inverse. «Si seulement 10% des enfants originaires de Boukhelifa décident de revenir et servir leur localité, Boukhelifa aura sûrement un autre visage, plus honorable», nous déclarait avec une amertume compréhensible un habitant de Boukhelifa, rencontré lors du dernier festival à Djoua.
La renaissance du CRBB ? Rien ne se dessine à l'horizon Jusqu'à présent, aucun signe concernant la renaissance du CRBB, le silence n'a que trop duré à Boukhelifa. «Sidi Boukhelifa », le saint de cette localité, n'a pas encore béni ses enfants ! En attendant, les talents de Boukhelifa font soit le bonheur des autres clubs, soit ils voient leur talent se dissiper devant leurs yeux… Hafit Zaouche