L'antenne de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej) a traité depuis le début de l'année en cours quelque 1.260 dossiers déposés par des jeunes postulants, a-t-on appris hier. L'antenne a donné satisfaction à près de 58% des demandes (800) soumises par les candidats à l'aide de l'Etat pour la création de leurs propres micro-entreprises. Ainsi 460 demandes ont été rejetées par l'Ansej pour différents motifs et en particulier la non fiabilité des projets ou dossier incomplet. Les jeunes candidats à l'aide de l'Etat pour la création de micro-entreprises sont souvent accusés d'agir hâtivement en choisissant des créneaux saturés ou peu lucratifs. Les 800 candidats retenus par l'Ansej doivent désormais recevoir le feu vert des contre-expertises bancaires considérées, à tort ou à raison, par les jeunes promoteurs comme le premier facteur de blocage de nombreuses initiatives. Outre des centaines de dossiers rejetés, les banques accusent souvent un retard flagrant dans le traitement des dossiers. La réponse des agences dure parfois plusieurs mois, alors que la réglementation exige un délai ne dépassant pas les deux mois. Les principaux motifs de rejets avancés par les banques ont trait à l'acte de propriété des assiettes de terrain sur lesquelles les projets seront réalisés. Les agences bancaires évoquent également le contrat de location qui est en fait lié à l'acte de propriété. Parfois, elles motivent leur refus de financer le projet pour cause de saturation de créneau d'activité. Le quitus accordé par l'Ansej aux jeunes promoteurs ne s'avère, en fin de compte, qu'une simple formalité face à l'incontournable aval de la banque. Pour les responsables de l'Ansej, ainsi que ceux des banques mises à contribution, l'implication «excessive» des établissements financiers a pour objectif de «mieux orienter les jeunes» conformément à la devise: «Mieux vaut être un chômeur qu'un chômeur endetté.» La même procédure est appliquée dans le dispositif Cnac (Caisse nationale d'assurance chômage) dont peuvent bénéficier les chômeurs âgés entre 35 et 50 ans. Les mêmes raisons ont été mises en avant. Il ressort, de ce dispositif, une réalité économique autre que celle que le gouvernement veut faire admettre. En fait, les candidats à l'aide de l'Etat pour la création de leurs propres micro-entreprises, ont des rapports plus étroits avec les banques qu'avec l'Ansej ou la Cnac. Ces deux mécanismes sont presque réduits à incarner un rôle de figurants tout au long du processus que prend l'opération d'octroi de projets.