S. Slama «L'année 2011 sera l'année de la protection du consommateur» a déclaré le directeur de l'antenne régionale de l'Ouest de l'Office national de métrologie légale (ONML). Cette mesure entre dans la stratégie de lutte contre le marché de l'informel, selon le premier responsable régional de l'office, qui fait référence à une note de sa direction. Cette « lutte » se fera en association avec l'UGCAA qui devrait, en principe, sensibiliser ses adhérents pour accepter de se faire contrôler par les agents de l'Office. Une mesure que les citoyens devraient applaudir, mais qui laisse plus d'un sceptique. « Habituellement nous ne voyons les contrôleurs que durant le ramadhan », nous dira un commerçant. Pour l'heure l'ONML, qui ne possède pas un numéro vert, est très peu connu du simple citoyen. En novembre dernier, le directeur régional annoncé que c'était les stations services de la wilaya d'Oran qui devaient êtres mis sous la loupe cette année. Une opération de contrôle et de vérification des volucompteurs de 70 stations de services est annoncée par l'inspection régionale de l'Office national de la métrologie légale (ONML) qui a mobilisé d'importants moyens matériels et humains pour mener à bien cette campagne. Il semble, actualité oblige, que l'office a changé son fusil d'épaule et c'est le commerce informel qui serait désormais dans le collimateur de l'ONML. Dans le bilan 2010, présenté par le responsable régional de l'ouest de l'office, il apparaît que le commerce informel et même la tricherie des petits commerçants ne constituaient pas une réelle préoccupation. C'est essentiellement les taximètres (735) et des instruments de pesage lourds (90 ponts-bascules) au niveau du port d'Oran, du port d'Arzew, la zone industrielle d'Arzew et les coopératives de céréales (CCLS) qui ont fait l'objet d'un suivi. Ainsi que les centrales à béton, il a été signalé deux cas de refus sur 45 unités. Son efficacité est d'ailleurs jugée plus qu'aléatoire. Tant cet organisme, pourtant essentiel, accuse un énorme retard quoiqu'il existe depuis maintenant 24 ans. Un retard d'ailleurs que le ministre de tutelle assume. Pour l'instant, et selon le site officiel de l'ONML, il n'y aurait que 211 agents dont environ 148 techniciens seulement. A peine si 36 wilayas sont couvertes par l'Office. Le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, M. Mohammed Bemeradi, a certes récemment renouvelé la promesse imminente de créer un laboratoire national dans la ville de Sidi Abdellah (Ouest d'Alger). « Un signe fort que les pouvoirs publics sont décidés enfin à mettre à notre disposition une infrastructure disposant de moyens de contrôle efficaces et rapides », avait-il déclaré à l'occasion de la journée nationale de la métrologie. Un projet d'ailleurs inscrit dans la loi de Finances de 2005. Cinq années de retard, sans expliquer, ni encore moins, justifier et ce qui bloque le développement de cette outil de contrôle que l'on dit vital pour l'économie nationale et pour le bien-être du consommateur. Ainsi, quoi qu'une assiette de 2.000 m⊃2; a été dégagée dans la zone des sièges à l'USTO, le projet de réalisation du laboratoire régional de métrologie d'Oran, tout comme celui de Constantine et de Ouargla d'ailleurs, reste «tributaire du lancement du laboratoire central à Alger» avait déclaré en avril dernier M. Lahcène Aouchiche secrétaire général de l'ONMEL. Quelques 3 millions d'euros devraient être consacrés pour le développement des infrastructures et l'acquisition des équipements de la métrologie. Des équipements qui coûteraient excessivement cher, à commencer par les étalons qui sont les outils essentiels du contrôle. Le simple citoyen confronté à une véritable « maffia » des marchés, tous secteurs confondus, devra donc attendre encore quelques années pour voir s'établir des organismes de contrôle sourcilleux de son bien-être et de sa santé.