Les travaux du forum de partenariat économique algéro-francais, qui ont débuté hier à Alger en présence de plus de 500 entreprises des deux pays, doivent déboucher sur une relance de la coopération économique et un meilleur climat des affaires, estiment des observateurs dans une lecture APS. Coprésidée par le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, Mohamed Benmeradi et le vice-président du Sénat français et ancien Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, cette rencontre de deux jours est axée également sur l'encouragement des investissements français en Algérie et algériens en France. Pour M. Raffarin, il s'agit d'une «stratégie partagée entre l'Algérie et la France», avant de souligner à l'adresse des représentants des entreprises algériennes et françaises présentes à ce forum que «vous êtes une preuve d'amitié algéro-française». Le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, M. Mohamed Benmeradi, à de son côté assuré que «les opportunités d'affaires qui seront identifiées lors de ce forum seront au centre d'un suivi de la part du gouvernement algérien». Selon M. Benmeradi, ‘'l'Algérie voudrait voir ses partenariats avoir un effet d'entraînement sur son économie''. Deux accords de partenariat dans les domaines de l'industrie du verre et des assurances seront signés à l'occasion de ce forum, a déclaré pour sa part le Secrétaire d'Etat français au Commerce extérieur, M. Pierre Lellouche. Ces deux accords portent sur l'installation sur le marché algérien des assurances de l'assureur français AXA en partenariat avec la BEA et le FNI, et la filiale italienne du groupe Saint-Gobain avec l'entreprise algérienne ALVER. ‘'Le marché algérien est ouvert à la concurrence'', a relevé M. Lellouche qui précise que «la part de marché des entreprises françaises est passée de 30%, il y a quelques années, à 15% actuellement. Le marché algérien n'est plus une chasse gardée pour les entreprises françaises comme par le passé'', a-t-il estimé. Pour autant, le ministre du Commerce, M. Mustapha Benbada, estime que le volume des échanges commerciaux entre l'Algérie et la France sont en deçà des attentes et ne sont pas à la hauteur des efforts déployés par les deux pays pour les développer. La France est le premier fournisseur de l'Algérie avec 6 milliards de dollars, et son quatrième client avec 4,5 milliards de dollars en 2010, selon les chiffres des Douanes algériennes. Transfert En effet, ‘'l'Algérie a besoin de partenaire durable pour l'accompagner dans son processus pour la construction d'une économie forte et productive, hors hydrocarbures'', a-t-il dit, précisant que ‘'ce partenariat doit passer du cadre commercial à celui d'un véritable transfert de savoir-faire et de technologies''. Selon lui, ‘'il faut mettre en place un cadre juridique stable et flexible'' pour améliorer le climat des affaires entre les opérateurs des deux pays». Par ailleurs, M. Benmeradi a dressé un bilan positif du travail réalisé par le ‘'Comité de suivi pour le développement des partenariats et des projets d'investissements algéro-français'', mis en place en septembre 2010 pour relancer la coopération économique entre les deux pays. Il a estimé que la méthode d'accompagnement mise en place par l'Algérie et la France en septembre 2010 a été ‘'payante'' et a permis l'aboutissement de quelques projets de partenariat. Avec un partenariat économique créateur d'emplois comme objectif, le forum sera marqué par la tenue de nombreuses rencontres d'affaires dont un atelier sur «les partenariats publics-privés», regroupant des entreprises françaises ayant réussi des projets de partenariat en Algérie, en particulier dans les secteurs de l'eau, transport, ciment et assurances. La deuxième journée du forum verra l'organisation de deux ateliers sur «la formation et le transfert de savoir-faire» et «les innovations en Algérie» avant d'être clôturée par une conférence de presse de MM. Raffarin et Benmeradi. Selon les chiffres d'UbiFrance avancés lors de ce forum, les IDE français en Algérie, concentrés dans les secteurs financier, agroalimentaire, automobile et pharmaceutique, étaient de 2,5 milliards d'euros dont un dixième dans des secteurs hors hydrocarbures. La France est ainsi le premier investisseur étranger hors hydrocarbures en Algérie et le deuxième tous secteurs confondus, après les Etats-Unis.