La wilaya de Jijel présente des particularités uniques dans le domaine de la diversité faunistique et floris-tique à même de constituer un «starter» pour le développement et la promotion de l'écotourisme, a affirmé, mercredi à Jijel, un expert tunisien en écotourisme. La région de Jijel, avec son parc national de Taza (PNT), a énormément de potentialités très intéressantes sur le plan de la flore et de la faune (sitelle kabyle notamment), à mettre en valeur pour promouvoir l'écotourisme, source de revenus et de bénéfices pour la région et la population, a affirmé M. Tarek Nefzi, dans une déclaration à l'APS, en marge d'un atelier de deux jours consacré essentiellement au «développement de l'écotourisme». Ce milieu naturel est en lui-même une «source de revenus appréciables» pour les populations riveraines de la forêt, appelées à constituer un «élément protecteur» de ces espaces naturels boisés, a ajouté ce conférencier, estimant qu'il est «nécessaire d'intégrer ce mécanisme d'éducation de tourisme écologique dans un mécanisme mondial». Selon cet expert, la Tunisie et le Maroc, deux pays voisins, sont déjà envahis par le tourisme de masse, ce qui n'est pas encore le cas de l'Algérie qui dispose d'un certains nombres de milieux naturels très riches et intéressants pouvant dégager «un produit sans équivalent et sans frein», avec l'écotourisme en y «entrant de plain pied et avec force» dans le marché international. S'agissant de l'atelier initié par la direction du PNT avec la collaboration de la direction de wilaya du Tourisme et d'autres partenaires impliquées directement ou indirectement par le tourisme, l'expert tunisien a estimé qu'il «est une opportunité favorable» et s'inscrit dans la «dynamique d'une optique de développement du produit de l'écotourisme» et de relever le challenge. Présent à cette rencontre, le directeur du parc national d'El Kala, la plus grande réserve naturelle du pays avec une superficie de 76.438 hectares, a indiqué que des initiatives, allant dans le sens de la promotion de l'écotourisme dans cet espace, ont été prises par le PNEK avec notamment l'organisation de «petites actions», telles que des randonnées, des circuits de découverte, la mise en place d'aires de détente au profit du public dont l'intérêt semble visiblement «coller» à l'initiative. Il existe un potentiel très important à mettre en œuvre, après avoir déterminé les mécanismes idoines pour mettre réellement sur rail l'écotourisme en Algérie, générateur d'emplois et de richesse, a souligné M. Moncef Bendjedid. «L'initiative prise par le parc de Taza pour tracer les grandes lignes de l'écotourisme et dégager les grandes orientations est, en elle-même, louable et encourageante», a encore soutenu ce gestionnaire de parc, reconnaissant toutefois que l'écotourisme en Algérie est «encore au stade du balbutiement». AMP Dans la wilaya de Jijel, l'idée d'écotourisme et d'aires marines protégées (AMP) a déjà germé dans les esprits de certains «écolos et verts» locaux en 2001, à en croire M. Hocine Azizi, président de l'association environnementale «le Nautilus», créée en 2007. A l'époque, le promoteur de ce projet d'aire marine qui, initialement, s'étendait du «banc des Kabyles à la Salamandre» (zone marine ouest de Jijel), avait émis l'idée d'une «cité éco touristique» dans le cadre de la relance du secteur du tourisme, pour la mise à profit du potentiel naturel au profit de cette nouvelle industrie qu'est le tourisme, a-t-il rappelé dans un entretien à l'APS, en marge des travaux de l'atelier sur le développement de l'écotourisme. Ces idées ont été d'ailleurs largement abordées et développées lors d'un séminaire national organisé à Jijel en 2001 en présence de nombreux spécialistes de l'environnement, de la mer, d'universitaires, sans toutefois trouver d'échos favorables, a-t-il encore affirmé. Au cours de cette seconde et dernière journée de l'atelier, les travaux se sont poursuivis par des communications suivies de débat sur le thème à l'ordre du jour et axées, entre autres, sur la gestion de l'entreprise de tourisme et l'expérience vers un tourisme durable, la gestion de la plongée sous-marine dans le parc national de Port-Cros (sud de la France), les perspectives de développement d'un tourisme durable en Algérie.