Les participants à une rencontre régionale du Pôle centre ont convenu jeudi à Béjaia de la nécessité de «définir une nouvelle stratégie prenant en charge la promotion des exportations hors hydrocarbures», fondée sur une vision globale et prospective de l'économie nationale. Si d'aucuns ont relevé les efforts consentis en la matière, il reste que l'ouverture à l'International reste très modeste, et ne traduit pas le potentiel existant, riche en entreprises et en ressources. «Sur l'année, seulement 900 entreprises participent à l'opération d'exportation dont à peine 400 en font une activité régulière», a déploré M.Khemnou Boukhalfa, Directeur général de l'Agence algérienne de promotion des exportations (Algex), organisatrice de la rencontre. Il a relevé, à titre comparatif, que les pays voisins regroupent, à titre individuel, «plus de 15.000 opérateurs gravitant autour des activités commerciales dédiées à l'exportation.» Pour autant, a-t-il dit, «l'Algérie a les moyens de relever les défis en capitalisant tous les atouts qu'elle a en main, mais aussi en transcendant les contraintes et les freins qui s'y opposent», notamment par la libération des initiatives, la formation des personnels impliqués, la mobilisation dans un cadre professionnel des exportateurs ou des opérateurs à potentiel et, surtout, la dé-bureaucratisation des instances qui en ont la charge. M. Khemnou a mis en exergue les instruments de promotion des exportations déjà existants, à l'instar du Fonds spécial pour la promotion des exportations (FSPE), la CAGEX (assurance à l'export) ou la mise en place par le biais d'Exportal, de la vitrine des exportations, autant d'instruments susceptibles d'aider, d'encadrer, de conseiller ou de rassurer les promoteurs nationaux, conviés désormais, en fonction des pôles de production et des créneaux dans lesquels ils sont versés, à se regrouper en consortiums. En tout état de cause, y voit-il une nouvelle volonté se dessiner, l'exemple le plus éloquent étant la dernière tripartite, consacrée à la promotion de la production nationale hors hydrocarbures et à l'investissement, et qui devrait incessamment se traduire par une reprise en main du «dossier exportations», notamment l'entame, dès dimanche prochain, d'une série de rencontres d'experts pour identifier et quantifier le potentiel existant, les contraintes qui brident son expansion, et l'élaboration d'une vision prospective qui intègre les desideratas de chacun des acteurs qui en assurent la promotion. Cette rencontre régionale s'est déroulée en présence d'un grand nombre d'exportateurs, de cadres des Chambres de commerce et d'industries des wilayas de Bejaia, Tizi-Ouzou, Bouira, Bordj-Bou-Arreridj, M'Sila, Sétif, Mila et Jijel, ainsi que des responsables d'Algex, la CACI, et la CAGEX. Elle est la troisième d'un cycle de rencontres, entamé à Alger, puis poursuivi à Oran et Annaba, et qui sera clôturé prochainement à Biskra. «L'objectif de ces rencontres est de créer un cadre de concertation et d'écoute pour appréhender les problèmes et contraintes rencontrés à l'exportation, ainsi que de recenser les attentes en matière d'accompagnement vis-à-vis des exportations», selon Algex, l'initiatrice de la rencontre.