Le démantèlement tarifaire avait commencé suite à la mise en application de l'accord d'association avec l'Union européenne, sans que des dispositions ne soient prises pour compenser le déficit fiscal enregistré. Les compensations auraient pu découler par exemple de l'achèvement avec succès de la démarche de mise à niveau de nos entreprises afin de permettre à ces dernières d'exporter et de faire rentrer donc des recettes en devises.Se trouverait-il qu'il y avait eu alors excès de précipitation pour mettre en œuvre l'accord avant cette échéance d'achèvement de la mise à niveau ?Où se trouverait l'essentiel des différences entre les économies à mettre à niveau et celles qui n'ont pas besoin de ça, car performantes et dominant déjà le marché international ?Entre les économies performantes, elles s'exprimeraient par la moindre quantité de travail à mobiliser et le plus de capital, ce qui reviendrait à dire que les besoins en main-d'oeuvre sont moins importants. Et pourtant dans les deux camps, il y un réel problème de chômage.Entre les pays en développement et les pays déjà développés, les différences s'exprimeraient par le fait que la technologie est disponible est maîtrisée d'un côté et par le niveau très faible de modernité industrielle d'un autre côté.Alors, lorsque les pays développés et les pays non développés se proposent d'entrer ensemble dans une zone de libre échange, la question se pose réellement de savoir dans quel sens vont circuler les marchandises et dans quel sens vont circuler les capitaux, tandis que le travail est interdit de circulation, du moins d'un sens vers l'autre. Le combat est inégal, les vainqueurs et les vaincus sont connus d'avance. Les pays développés n'évoquent pas ce genre de différences pour leur trouver des compensations.L'impression générale qui domine est que les pays performants recommandent aux autres, à nous autres, de suivre leur modèle de gestion, d'appliquer les mêmes critères de conduite de l'économie comme si, par miracle, toutes les différences vont s'estomper d'elles-mêmes. Or, pour ce qui concerne la mise à niveau, celle-ci est graduelle, ne peut pas être instantanée, et devrait impérativement produire tous les effets qui peuvent en être attendus avant l'entrée de notre pays dans l'OMC, ce qui paraît bien impossible à réaliser, avec donc le risque à, peu près certain, d'un effondrement de notre industrie. Encore faudrait-il un vrai pacte social, une stabilité sur le front social, et un pacte de croissance.