Alors qu'elles semblaient au point mort, les discussions ont repris entre Energias de Portugal, la société nationale d'électricité portugaise, et la Sonatrach, en vue d'une prise de participation de 25% de la société nationale dans le capital du groupe portugais. La Sonatrach et un véhicule financier britannique cherchent, en effet, à entrer dans le capital d'Energias de Portugal (EDP). Cette prise de participation de Sonatrach dans EDP, si elle venait à se concrétiser, constituera un atout majeur dans le renforcement des relations de coopération entre l'Algérie et le Portugal dans le domaine de l'énergie. il convient de rappeler qu'à l'instar des pays d'Europe, la coopération énergétique avec l'Algérie constitue pour le Portugal une priorité. Le Portugal dont les besoins en gaz naturel sont satisfaits par l'Algérie, reçoit 2,5 milliards de m3/an selon l'accord gazier signé en 1993 par les deux parties et ce sur une période de 20 ans. Mais le Portugal souhaite augmenter ces quantités pour les porter à 3,5 milliards de m3/an. Les exportations gazières vers le Portugal se font par le gazoduc Maghreb-Europe (GME) mis en service en 1996 via l'Espagne et le Maroc. Pour ce qui est de cette éventuelle prise de participation, elle permettra à la Sonatrach une percée considérable sur le marché de l'électricité portugais et par la même occasion sur le marché européen. En effet, avec la nouvelle législation européenne, détenir 25% du capital d'EDP, constitue pour Sonatrach un accès sans contrainte au marché de l'espace UE. Par ailleurs, dans son plan d'entreprise, le groupe Energias de Portugal (EDP) prévoit d'investir 7,6 milliards d'euros d'ici 2010, dont 39% dans les énergies renouvelables. Selon son plan d'entreprise publié par la Commission du marché des valeurs mobilières (CMVM), sur les 2,9 milliards d'euros investis dans les énergies renouvelables, 90% le seront dans l'énergie éolienne. EDP entend par ailleurs se développer aux Etats-Unis et en Europe et plus particulièrement en France et en Italie et probablement au Royaume Uni et en Pologne. Cette somme de projets dans le portefeuille d'EDP sont autant d'argument qui rendent cette prise de participation par Sonatrach plus que bénéfique. Avec un marché énergétique européen en pleine mutation, une entrée de Sonatrach à travers une prise de participation dans un opérateur énergétique représente une option non négligeable à l'Algérie de se renforcer sur ce marché. D'autant qu'avec la tendance affichée par les grosses pointures du secteur aux fusions, de réelles opportunités s'offrent à Sonatrach. Il vraie que la Commission européenne continue de mettre son veto à ce genre de fusion, à l'image de celle préconisée par gouvernement portugais entre d'Energias de Portugal (EDP) et Gas de Portugal (GDP), mais les leaders européens de l'énergie ne comptent pas baisser les bras. Par ailleurs, à travers cette action, Sonatrach réaffirme sa politique d'expansion à l'international. D'autant qu'elle a poursuivi, en 2006, cette expansion en obtenant un contrat d'exploration avec le norvégien Statoil en offshore de l'Egypte, 5 contrats d'exploration au Mali (dont un à 100%) et quatre autres en association avec l'italien Eni et le malien Baraka, en plus du début des travaux d'exploration dans un bloc libyen remporté début 2005, et les "bons résultats" réalisés au Pérou en 2006.