Ceux qui sont chargés d'élargir et d'enraciner la pratique du développement des échanges, ou du libre échangisme, véhiculent la thèse selon que le commerce favorise la croissance. Les excédents financiers provenant des échanges commerciaux sont donc censés favoriser le développement. Mais, il n'est pas précisé que c'est la nature des composantes des échanges commerciaux qui définit la nature de la croissance et donc les conditions d'un développement. Quel développement serait traduit par un excédent dans la balance commerciale quand, d'un côté, sont proposés aux échanges les produits résultant du fonctionnement des entreprises de production et, de l'autre, des matières premières non renouvelables et sans leur transformation ? Les pays importateurs de pétrole par exemple, ou d'autres matières premières, exigent que leurs achats de tels produits soient pris en compte dans la balance commerciale pour les équilibrer avec leurs produits d'exportation. Dans ces conditions, l'équilibre à atteindre approché sous l'angle exclusivement financier ne tient pas compte ainsi qu'un pays se développe et que l'autre dépérit. La notable baisse enregistrée de l'excédent financier dans les échanges commerciaux sur un mois, soit de 72%, n'implique pas que notre développement se dégrade, mais qu'il est privé des moyens financiers pour sa relance et même de son statu quo. Cette baisse est à approcher sous l'angle d'une sérieuse inquiétude, et constitue également un sérieux avertissement. Les institutions financières internationales, qui délivrent des satisfecit, le font quand elles enregistrent que les pays « en développement » ont des budgets équilibrés sur le plan des variables dites macroéconomiques, tout en sachant qu'il ne s'agit pas de développement, mais seulement de capacités à rembourser leurs emprunts. Les économistes de la BM, par exemple, étudient la rentabilité et l'expansion de banque et non pas celle des pays en développement. N.B