Serait-il possible d'être accusé de naviguer à contre courant si on se posait la question de savoir quelles sont les entreprises qui arrivent encore à faire des profits ? Combien y en a-t-il et surtout quels profits ? Dans ces évaluations, il est inutile d'y intégrer le secteur particulier des hydrocarbures car les cours du baril de pétrole échappent à la maîtrise de l'Etat. A la décharge des entreprises d'autres secteurs, depuis qu'il leur a été dit que leur avenir est dans leur privatisation, elles ont normalement cessé de faire des projections et de se fixer des objectifs de croissance. Quelle entreprise pourrait engager des investissements durables aux profits qui ne seraient pas à engranger dans l'immédiat ? Les autorités avaient annoncé qu'une centaine d'entreprises publiques ont été retirées des propositions de privatisation. Leur avenir n'est pas encore connu sur les moyen et long termes car qui garantirait qu'elles ne seraient pas réadmises à la liste des entreprises proposées à la privatisation car pour le moment il n'y a encore pas assez de "visibilité" de leur intégration dans une politique industrielle qui mobiliserait le gouvernement.Une politique industrielle se fait bien sûr avec des entreprises nationales, mais lorsque l'épée de Damoclès, celle de la privatisation, n'est pas retirée définitivement d'au dessus de leur tête, c'est toute la mobilisation qui est rendue impossible, celle des travailleurs plus particulièrement. Cela fait quand même longtemps que l'idée a été annoncée mais sa mise en œuvre tarde tellement qu'elle se dévalorise elle-même et finit par être plutôt une mesure qu'une politique qui a perdu son caractère d'urgence. N.B.