L'ENTV, via ses chaînes jumelles, (Canal Algérie et A3), a excellé durant ces soirées ramadanesques dans la fabrication et la diffusion des flops. Sous toutes les coutures, les algériens ont droit juste après le f'tour de se " taper " pour rester un peu dans l'ambiance une myriades de produits absolument ahurissants par leur non sens. "Djemai family" le sit com de Djafar Gacem qui en est à son acte III, n'est plus aussi prenant ni aussi drôle que les précédentes versions. Le décor reste certes assez bien réfléchie, le Salah Tougrout (souillah ou Djemai" toujours aussi étonnant aux cotés de sa femme, mais le sit com tombe affreusement dans le moralisme et surtout les clichés du genre, l'épouse éternelle cuisinière alors que l'époux, cet éternel regardeur de télé, ne se garde jamais d'être macho. Cette année, on sent tout de même que les idées et même le rôle qu'endosse Rezki, (Bouchaib, fils de Djemai) est plus que niais. Philosophe, comparé à Platon, " ce charmeur de luxe " fatigue quelque peu avec ses manières redondantes de celui qui trouve toujours le mot, la phrase assez abstraite du reste, pour moraliser une situation quelconque. Rezki, est le portrait de celui qui n'agit aucunement, sauf pour dire quelques généralités exprimés par les grands poètes antiques ou modernes. Bref, " Djemai family " aurait besoin d'un coup de lifting, de plus de concentration, puisque les ingrédients d'un bon sit com y sont : bonne réalisation, bon décor, le son, les costumes….tout y est correct, mais les idées, les bonnes, manquent. Djafar Kacem semble tomber dans la facilité, les dialogues ainsi que les scénarios ne sont pas assez costauds et ennuient même par moment. Mais le flop qui semble être exquis est " Souk Hadj Lakhdar ", réalisé par Mahmoud Zemouri auteur de 100% arabica. C'est une tout autre version de "Imarat hadj Lakhdar", diffusé deux ramadan de suite (2007 et 2008) sur notre petit écran. Dans ce sketche chorba qui est un peu pareil au précédents sauf que le lieu oû se passent les évènement n'est plus l'Imara (immeuble) mais plutôt , le souk (le marché), on, assiste à chaque épisode une cacophonie insupportables des personnages qui sont les même : Hichem Mebah, Atika, Bakhta, Farid le rokeur, tout ce florilège d'acteurs qui dépend insidieusement de Hadj Lakhdar, qui bizarrement n'apparaît que très peu dans cette nouvelle version. Le succès lui est-il monté à la tête ? Il semble que si, car même s'il n'apparaît pas dans le jeu, il est omniprésent à travers des références dans les dialogues ou tout simplement le lieu oû se déroule les évènement, à savoir le souk, qui est sa propriété privé. Absolument caricatural, le souk ressemble plus à un cirque qu'à un vrai marché. Les gens, qu'ils soient marchands ou clients semblent incapable de se parler dans le calme, sereinement, naturellement pour tout dire. Le réalisateur et notamment Laghdar Boukhers (Hadj Lakhdar " qui a façonne tout seul les scénarios, met tant de nerfs et de cris dans les bouches de ses personnages qu'on en sort assommés. Des cris souvent gratuits qui ne suivent aucune logique comme ce gas qui va se coiffer chez son coiffeur en sautillant de nerf pour rien. Invraisemblable aussi le décor de ce souk qui sent trop fort le studio, l'atmosphère d'un vrai marché y est complètement bannie, sans parler du pathos de chacun des comédiens autant que de la morale systématique que nous livre le scénariste à chaque fin d'épisode. Çà devient barbant de bourrer le crane à un téléspectateur qui ne cherche en général qu'a se détendre sans réfléchir beaucoup après le f'tour en regardant ses sketches plutôt drôle et sans aucune prétention savante. Malheureusement, nous n'avons pas de matériel pour calculer le taux d'audimat et ainsi avoir une idée claire sur qui accroche et ce qui n'accroche pas les Algériens. Mais le niveau professionnel de nos cinéastes est tombé si bas cette année qu'une simple séquence nous le fait voir de façon flagrante. Yasmine Ben