La Chine, les Etats-Unis veulent emprunter le chemin de l'Afrique. Leurs méthodes d'entrée ne sont pas comparables. Les Etats-Unis, selon les perceptions africaines, commencent toujours par le thème de la lutte contre le terrorisme, et des aides qui vont avec. Des aides militaires, en équipements spécialisés, en formation en conformité avec l'objectif. La Chine, par contre, toujours selon les mêmes perceptions, emprunte la voie de l'économie et également celle de l'usage de son droit de veto détenu au sein du Conseil de sécurité de l'ONU pour rééquilibrer les rapports d'égalité en faveur des pays africains. Certains parmi eux ne savaient même pas, il y a quelques années de cela, qu'ils pourraient disposer de pétrole dans leur sous-sol. La hausse enregistrée des cours du pétrole avait favorisé la rentabilité des recherches et l'exploitation, ce qui se constate à l'augmentation du nombre de sites de production. Des puits off shore, au large de la Mauritanie ont commencé à produire depuis exactement deux années. Du pétrole, mais aussi du gaz. Le Sahara occidental avait lancé un deuxième avis d'appel d'offres international pour l'exploration de son sous-sol. Le Tchad, comme chacun le sait, des suites de la focalisation médiatique sur le conflit interne qui s'y déroule, est un pays pétrolier. D'autres pays sont connus depuis longtemps pour être des pays producteurs et exportateurs de pétrole; parmi eux la Guinée équatoriale, le Gabon, l'Angola, le Nigeria, etc. Rien que les pays africains hors Maghreb ont produit il y a quatre années ensemble, l'équivalent des productions cumulées de trois pays, à savoir celles du Mexique, du Venezuela et de l'Iran. L'Afrique représente le dixième de la production mondiale et le 7% des réserves mondiales, ce qui n'est peut-être pas beaucoup mais ce qui n'est pas non plus peu. Il est bien évident que se pose ainsi la question de savoir pourquoi avec de telles richesses, l'Afrique est encore le continent le plus pauvre. Une remarque devrait se faire. Les pays africains n'ont pas sassez investi dans la transformation sur place des produits pétroliers et nombre d'entre eux, pourtant producteurs de pétrole, dépendent des exportations en produits raffinés. Le Nigeria, par exemple exporte pratiquement la totalité de sa production. L'Afrique ne possède pas que du pétrole. Les taux de croissance de nombreux Etats sont tirés vers le haut par les exportations de pétrole ou des métaux (or, aluminium, cuivre, fer, platine..) tandis que ceux qui comptaient sur les exportations de produits agricoles ont vu leur taux de croissance tirés vers le bas. Pour ce qui concerne les pays pétroliers, il se pourrait que certains d'entre eux relâchent leurs efforts dans la conduite des réformes économiques et les négociations d'entrée dans l'OMC, du fait qu'ils disposent d'une marge de manœuvre assez large en "n'ayant plus le couteau sous la gorge". N.B.