Zone arabe de libre-échange, zone africaine de libre-échange, zone arabo-africano-asiatique de libre-échange ( coopération sud-sud), tout est envisageable quand il ne s'agit que de discours prononcés avec fermeté mais suivis d'une grande prudence stratégique. Beaucoup trop de projets grandioses, et bien sûr, ils resteront à l'état de projets. Sortie de l'Afrique de la zone des crises multiformes? La solution est vite trouvée par le guide Libyen qui annonce la constitution des futures Etats Unis Arabes (USA). Et bien sûr, était-il dit, que dans sa globalité, maintenant que les pays africains sont placés selon le guide Libyen dans la perspective de leur constitution en une entité appelée les Etats Unis d'Afrique, une perspective qui ne serait, parait-il ; pas lointaine ; l'Afrique (des pays africains) ne devrait plus connaître la famine, une catastrophe sanitaire et une tendance de ses jeunes à chercher ailleurs, au-delà de la Méditerranée, un emploi au prix même de leur vie. L'Algérie rappelle à chaque fois sa crainte, à savoir que dans de telles zones de libre-échange, les pays ne trichent en commercialisant des produits non fabriqués chez eux, mais portant les étiquettes de fabrication locale. Une zone de libre-échange devrait favoriser la production et non les importations à partir des pays développés. L'ouverture du marché intérieur aux produits à bas prix concurrencerait ainsi les produits fabriqués localement, amènerait la fermeture ou la délocalisation des entreprises locales, ferait augmenter le chômage local. La mondialisation portée par une concurrence sans pitié provoque la ruine et la fermeture des entreprises des pays en développement alors qu'une guerre sur le plan militaire provoque la destruction des entreprises industrielles. L'effet est donc pratiquement le même. Beaucoup reste à faire, car tout se passe comme s'il n'y a pas encore de solidarité interafricaine, de solidarité sud-sud, de partage des biens, sauf pour ce qui concerne les aspirations. Les entraides sont plutôt émotionnelles et pas matérielles. L'Afrique et les pays en développement, les pays arabes par exemple, ne peuvent pas tout le temps compter sur les pays industriels pour que ceux-ci consentent au transfert de technologies en leur faveur. Il est plus facile au congrès américain de voter une rallonge de plusieurs dizaines et même de centaines de milliards de dollars pour ramener des pays dont l'Irak et l'Afghanistan à l'âge de pierre qu'à aider au développement des pays qui en ont terriblement besoin. Le risque est grand que s'en déduise l'effondrement des industries que ces pays ont mises en place au prix d'un endettement important, et donc les risques de faillite des entreprises avec leur inévitable cortège de licenciements et donc de perturbation sur le front social. De tels pays devraient être aidés à protéger leur marché intérieur. Des zones- africaines de libre-échange ? Plutôt une zone africaine de libre-échange des produits importés d'ailleurs et vendus sur le marché intérieur africain et non pas des produits fabriqués en Afrique même. Il n'y aurait ainsi que les pays en développement à ne pas protéger leur marché intérieur. N. B.