Ayant rendu en août dernier son verdict, la commission du concours d'écriture dramatique "Algérie et son héritage civilisationnel, villes, histoire, événements, érudits et personnalités" a validé pour la prochaine, pour l'événement très attendu: "Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011 " seulement cinq pièces. Cette commission, installée par le directeur du TNA et responsable du département théâtre au sein du ministère de la Culture, M'hamed Benguettaf, a souligné à travers son président le docteur Idriss Guergoua qu'" après avoir lu les trente-quatre (34) textes participants à ce concours de la part de tous les membres de la commission, avec bien entendu la plus grande discrétion (puisque nous ne connaissons nullement les noms des auteurs), et après trois jours de longs et libres débats, nous avons conclu que seulement cinq (5) textes dramatiques peuvent être mis en scène pour être présentés lors de la manifestation Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011" . Cette information a suscité une grande surprise car cette commission devait choisir au moins douze (12) textes. Les membres de la commission justifient leur décision par le fait que " le niveau des textes était très modeste d'autant plus que nous avons remarqué qu'il y avait de grandes lacunes au niveau de la structure et de la langue dramatique et de manière générale un réel manque dans le traitement des textes dramatiques ". Les pièces variées par leur thème et leur genre sont de Lissan-Edine Ibn al-Khatib de Hassan Meliani (M'sila), Yatkan Hassan Agha et la tempête de Charles Quint de Belkacem Meghzouchène (Tizi-Ouzou), L'honneur des Zianides de Mohamed Merah (Tlemcen), "Le sacrifié révolté" de Hocine Tlayleb (Tipaza) et Lueur d'espoir de Badreddine Ben Triki (Alger). Le dramaturge et responsable du département théâtre, M'hamed Benguettaf, a précisé que la générale de chaque pièce sera présentée le 10 de chaque mois et cela à partir de janvier 2011. Détail de taille, c'est par le théâtre que débuteront les grandioses manifestations de Tlemcen dont l'ouverture est prévue au mois de février prochain à l'occasion de la célébration de la naissance du prophète. La pièce théâtrale "El adhib Ethair", par analogie au poète révolté Mohamed Ben Allel, raconte l'itinéraire de ce guerrier, lieutenant de l'Emir Abdelkader, dont la vie et le parcours historique ont marqué Koléa sa région natale où il vivait avec sa famille Sid Ali Mbarek (le Saint Patron de la ville), ainsi que Miliana où il était à la tête du Khalifat du Titteri. Portrait d'un révolutionnaire Inspirée des écrits et de faits historiques avérés, la pièce "Le révolté sacrifié " relate une partie de la vie de cet homme héroïque tué par les forces coloniales le 11 Novembre 1843 et dont la tête, coupée a été renvoyée à sa mère comme un trophée de guerre pour marquer les esprits et décourager les éléments du Mouvement national de résistance à l'occupation coloniale. Le script théâtral superbement travaillé met en relief la très forte personnalité de Ben Allel et son érudition. Dans l'actuel mausolée abritant les Ouled Sid Ali Mbarek à Koléa, la mémoire encore vivace et récits font renaître le profil d'un fin stratège militaire qui a donné du fil à retordre aux troupes coloniales. A travers cette humble contribution historique, l'auteur insiste sur le mérite et la réhabilitation de Ben Allel afin de le sortir de l'oubli. La mort de Mohamed Ben Allel sur le champ de bataille en 1843 a fait dire à un général français "ç'en est fini de l'Emir Abdelkader", tant sa bravoure et son aura avaient dépassé les frontières de son Khalifat, racontent les historiens. La pièce écrite sous forme théâtrale épique avec de la poésie, de la chanson et de la chorégraphie, simulera des batailles célèbres menées par ce grand homme qui finira décapité et dont le corps n'a jamais été retrouvé. C'est un peu le Martyr d'Hussein qui revient à travers cette tragique fin de Ben Allel. Pour Hocine Tlaileb, cet artiste affable a à son actif d'autres pièces dont "Ars El Mahroussa" interprétée par la troupe du TNA, "les Saisons 4 et 5 de Djeha" qui ont fait l'objet d'un feuilleton à la télévision algérienne, sans oublier Ghoutia, jouée à la télévision. Contrairement au théatre, le cinéma sera présent à giogo à la manif de Tlemcen. C'est ainsi qu'il y aura pas moins d'une cinquantaine de films et documentaires selon la direction de wilaya de la culture. Les longs et courts métrages et films documentaires, à projeter tout au long de l'année prochaine, abordent les aspects culturel, scientifique et artistique de la capitale des Zianides. Le but étant de mettre en relief le patrimoine civilisationnel de cette cité et montrer le niveau atteint dans les domaines de l'architecture urbanistique, les arts, l'artisanat et les métiers, selon la même source. Seront mis en évidence également à l'occasion les biographies et les oeuvres de personnalités scientifiques, religieuses, artistiques et historiques qui ont marqué d'une manière significative la ville antique de Tlemcen. Parmi ces célébrités, le fondateur de l'état des Mouahiddine, Abdelmouméne Ben Ali, le grand écrivain Mohamed Dib, auteur de la célèbre trilogie (La grande maison, L'incendie et Le métier à tisser), le doyen de la musique andalouse, cheikh Larbi Bensari et la princesse de l'art du Hawzi, cheikha Tetma. De plus, il faut savoir que le montant global investi pour la remise en forme de la ville est de 11 milliards de DA, réservé par le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme pour contribuer à l'amélioration urbaine de Tlemcen.