Quelle nouvelle politique social, sachant que le modèle économique et social des premières décennies est déclaré périmé, alors que c'est la confusion pour le modèle qui lui succéda. ? Quels instruments de sauvegarde du social quand celui-ci ne peut se trouver qu'encore plus mal, du fait que les réformes sont engagées, que les suppressions d'emplois ou les compressions des personnels ont eu lieu sans que ne se créent les moyens qui devraient en amortir la chute, alors qu'est éprouvée la difficulté à faire face à l'augmentation effrénée de la demande. Pendant longtemps, le social a été l'axe autour duquel étaient articulés tous les discours officiels et étaient expliquées et justifiées toutes les politiques d'action. Il fut une époque, (c'était hier) où l'on n'avait pas besoin de réconcilier les citoyens avec l'entreprise, car cette dernière investissait plus dans le social que dans les performances économiques. L'entreprise était évaluée sous l'angle de ses performances sociales, ce qui semblait normal dans un contexte où celle-ci ne risquait pas sa " vie " du fait qu'elle ne pouvait pas être exposée à la concurrence, que celle-ci soit intérieure ou internationale. Malgré que le pouvoir d'une façon générale se prévalait durant les premières décennies, plus particulièrement les deux premières décennies post indépendance, d'une légitimité historique et non populaire durant l'ère du système du parti unique, le social légitimait la classe politique au pouvoir. Cette ère a changé maintenant, les institutions et les entreprises n'ont plus pour mission de faire du social dans le contexte qui recommande l'abaissement des charges pour des raisons liées à la compétitivité induite comme exigence dans la mondialisation. Et pourtant, nous ne sommes pas encore en plein dans la mondialisation, mais nous y allons. Comme le mouton va à l'abattoir, avec un résultat connu d'avance. Maintenant, il est une certitude que les conditions ne sont pas réunies pour que notre économie devienne réellement compétitive et même qu'il va falloir beaucoup de temps encore pour qu'elle puisse le devenir ? A peine l'Etat s'est-il désengagé du social qu'ont commencé les émeutes. Si l'objectif est de parvenir à la mondialisation, il faudrait d'abord bien protéger l'entreprise durant la période nécessaire à son adaptation. Mais, entre temps, comment évoluera le social en Algérie, quand on sait que ce n'est plus la mission de l'entreprise ? Le risque est grand que les implications d'une crise économique durable vont inévitablement accélérer la détérioration des équilibres sociaux et qu'il en découlera un accroissement des inégalités internes, une augmentation du chômage et de la pauvreté, qui sont autant de raisons pour conjurer une augmentation de la criminalité.