Maintenant que le verdict des urnes est tombé et que la composante de la troisième Assemblée nationale populaire pluraliste est connue, les regards sont vite orientés vers les dossiers que la première chambre du Parlement aura à gérer et les orientations qu'elle aura à donner à la gestion des affaires du pays durant les cinq années à venir. Ce sont ainsi les questions économiques et sociales qui prédominent les débats et d'aucuns se demandent, d'ores et déjà, quelle orientation la nouvelle Assemblée nationale donnera à la politique de développement socio-économique durant le quinquennat qui vient de commencer. A cet égard, si l'on tient compte des débats qui meublent actuellement la scène concernant ces sujets-clés, il n'est pas surprenant de constater que tous les regards restent focalisés sur le programme présidentiel englobant les projections multisectorielles à moyen terme. En effet, la feuille de route tracée par le président de la République concernant les grandes réalisations est présentée sous forme d'un programme quinquennal et d'un programme supplémentaire pour le soutien à la croissance économique (PSRE), ce sont, en tout cas, les seuls programmes jouissant d'une certaine consistance en l'absence de programmes fiables émanant d'une grande partie des formations politiques qui viennent de placer des représentants à l'Hémicycle. A ce registre, avec la majorité reconduite de la coalition présidentielle, composée du FLN, RND et MSP, ayant obtenu respectivement, 136, 61 et 52 sièges, il n'est pas surprenant de voir toutes les orientations du président de la République entérinées en bloc. Dans tous les cas de figure, durant les sessions parlementaires qui viennent, outre les débats cycliques sur les lois de finances établies annuellement, il y a lieu de s'attendre, d'ores et déjà, à l'ouverture de nombreux dossiers dont l'intérêt est autant stratégique que capital. En premier lieu, au volet social le débat promet d'être passionnant sur la situation socioprofessionnelle du monde du travail. A ce stade, le dossier des salaires est l'un des premiers dossiers que l'Assemblée élue mettra sur la table des discussions dès ses premières séances de travail. Pour rappel, lors de la campagne électorale déjà le sujet n'a pas manqué de susciter une certaine polémique entre le FLN et le RND. Le parti d'Abdelaziz Belkhadem n'a pas cessé de défendre mordicus les dernières augmentations de salaires décidées par le gouvernement au mois de septembre et janvier derniers à l'issue de la tripartite. Le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, n'a pas hésité, pour sa part, durant son périple à travers les différentes wilayas du pays, de remettre en cause la décision du gouvernement qualifiant ces augmentations relèvent d'une action purement "populiste". Les débats au sein de la nouvelle Assemblée seront également marqués par l'opposition des partis tel le Parti des travailleurs de Louiza Hanoune qui ne rate aucune occasion pour rejeter en bloc toutes les décisions de privatisation et d'adhésion aux grands espaces économiques, tant sur le plan régional que mondial. Plusieurs nouveaux partis ont également rejoint la chambre basse du Parlement et ceux-ci n'ont pas caché leur volonté de plaider la cause des opérateurs économiques privés, à l'instar du RCD, dont le combat pour la baisse des taxes fiscales aux investisseurs occupent une large place dans le programme.