Nous serait-il sur le plan de l'économie possible de résoudre la quadrature du cercle, à savoir protéger nos entreprises en fermant le marché national aux importations, alors que nous sommes censés avoir intégré l'économie mondialisée ? Sommes-nous face aux économies performantes occidentales en un combat déloyal, ou avec celles-ci ? Avons-nous été consultés sur le choix des armes ? Sommes-nous conscients qu'il n'y aura aucune victoire à remporter sur les multinationales ? Il y a un abandon total du discours étatique portant sur l'économie de marché. Qui en parle maintenant depuis que les populations dans tous les pays arabes réclament tout de leur Etat. En Algérie par exemple,il faudrait bien se rendre à l'évidence que depuis qu'il avait été décidé de retirer de la liste des privatisations une centaine d'entreprises publiques, les pouvoirs publics ne parlent plus de l'économie de marché, de la concurrence internationale qu'aura à supporter l'entreprise nationale. C'est comme si nous allons nous retirer d'une telle économie tel que celle-ci fonctionne. Comment alors nous comporter face à l'économie internationale qui exige la concurrence quand bien même que nous n'y soyons pas prêts ? Les pouvoirs publics n'utilisent plus le présent pour parler de l'économie de marché, du combat à mener par nos entreprises contre les multinationales, ou alors de leur partenariat. Il n'y a plus de discours euphorisant sur les programmes de mise à niveau censés réaliser les équilibres en comblant les déficits en capacité de concurrence. Les discours sur les privatisations sont abandonnés complètement et même les entreprises ont été retirées des programmes de privatisation. Avions-nous réussi à nous mettre réellement sur la bonne trajectoire de la meilleure manière qui soit ? Nous avons abandonné pendant une certaine durée la voie des injonctions administratives, mais nous n'avons guère avancé sur la voie du libéralisme. L'économie est restée figée sur la passerelle. Ni avancer, ni reculer. Or, une telle position au milieu du gué fait perdre tous les repères connus. Un système mixte pour notre économie ? A la fois protéger et entrer en concurrence ? A la fois dans un système de protection de notre économie, c'est-à-dire si on tente ce qui a été la politique isolationniste des Etats-Unis, ou dans notre soumission totale aux règles de la mondialisation, quelles relations pourront développer nos PME/PMI, inaptes pour le moment à entrer en concurrence avec leurs homologues étrangères mais quand même obligées à activer.