2012, 2017, 2020. L'Algérie obtient dit-on, un report de l'échéance du démantèlement tarifaire. Nos barrières douanières tomberont à cette échéance de 2020 au lieu de trois années plus tôt. Qu'y aura-t-il de changé à ce moment là. Deviendrons-nous des producteurs de biens et services à exporter ? Arriverons-nous à reconquérir notre marché ? Toujours la même stratégie employée par les grandes puissances. Les Etats-Unis par le biais du Conseil de sécurité ont obtenu de l'Irak qu'il détruise ses armements pour l'affronter militairement sans grand dommage pour eux. Maintenant, par le biais des institutions internationales de finance et de commerce, les grandes puissances nous demandent de supprimer nos barrières douanières pour que leurs produits nous envahissent. Ces grandes puissances n'avaient pas répondu positivement à nos propositions de privatisation. Dans ce contexte où la compréhension de ce qui se passe sur tous les plans de l'économie parait assez difficile et où il apparaît également, au vu de la difficulté à trouver un premier emploi pour les jeunes arrivés sur le marché du travail et même pour les diplômés, que le processus d'entrée dans l'économie de marché est difficilement maîtrisable, la tendance constatée est aux manifestations et parfois même aux émeutes localisées, en substitution à la patience et au dialogue. Pratiquement, à part les discours du président qui tentaient de mobiliser les opinions publiques sur la base de l'identification des objectifs poursuivis et du balisage des itinéraires empruntés, tout en faisant le lien entre l'impératif du succès du programme mis en œuvre et les retombées positives sur le bien être des populations, il ' n' a pas été mené une politique permanente d'explication qui servira de relais à celle que développait le président. Cela fait quand même un bon bout de temps que nous n'avons pas vu intervenir le président par des discours enflammés et pas seulement le président. Mais les ministres ont oublié qu'ils sont également des politiques et pas seulement des chefs de chantiers. Lorsqu'ils sont amenés à intervenir, ils oublient qu'ils ont à faire à des populations qui parfois ne maîtrisent pas les concepts utilisés. L'Etat s'est quand même vu contraint, dans cette période transitoire, d'avancer vers l'économie de marché, de prendre en charge sur des dépenses publiques le financement de la croissance et notamment le rattrapage des déficits cumulés en infrastructures portuaires, routières, en équipements pour l'alimentation en eau des populations et de l'agriculture ainsi que la construction de trois millions de logements et la réalisation cumulée de cinq millions d'emplois pour répondre aux attentes populaires en la matière. Les éléments constitutifs d'un nouvel ordre social inscrit à la fois dans la vision des réformes politiques et économiques et dans les principes qui fondent la démarche balisée au sein de la de la commission de concertation nationale, au sein du Cnes, et au sein de la tripartite devraient être mieux explicités pour fournir aux populations une lecture peut-être plus sereine que celle qu'elles se font parfois de leur avenir. Un des objectifs fondamentaux, sinon l'objectif de l'économie de marché, est bien celui d'acquérir la capacité nationale à financer le développement en substitution à l'endettement étatique et à la dépense publique.