L'agence d'évaluation financière Fitch Ratings a abaissé, avant-hier, d'un cran la note de l'Italie, en raison des conséquences de l'aggravation de la crise en zone euro, et n'exclut pas de la dégrader encore si le pays devait manquer ses objectifs de réduction du déficit. La note du pays revient ainsi à A+, contre AA- jusqu'à présent, assortie d'une perspective négative, qui implique que l'agence pourrait l'abaisser de nouveau à moyen terme, selon un communiqué. Fitch était la dernière des trois grandes agences de notation internationale à ne pas avoir récemment abaissé la note de l'Italie. Moody's la note désormais A2 (soit trois crans de moins qu'auparavant) et Standard & Poor's à A (soit un cran de moins qu'auparavant). Le numéro deux de la Banque d'Italie Fabrizio Saccomanni souligne que l'abaissement de la note italienne n'est pas un élément nouveau car les agences de notation agissent un peu comme une meute, elles vont dans la même direction.En dépit de sa décision, d'avant-hier, Fitch continue à noter un peu mieux la dette souveraine de la péninsule que ses concurrentes (de l'ordre d'un cran de plus). Pour justifier le déclassement italien, Fitch a expliqué que le haut niveau de la dette publique et les besoins de financement budgétaire, cumulé avec le faible niveau de la croissance potentielle (du pays), ont rendu l'Italie particulièrement vulnérable à un choc externe, tel que celui généré par la crise de la zone euro. Si le récent collectif budgétaire a renforcé de manière substantielle l'effort de consolidation des comptes publics, les hésitations initiales du gouvernement italien pour apporter une réponse à la contagion ont aussi érodé la confiance du marché dans sa capacité à piloter efficacement le pays dans la crise de la zone euro, note l'agence. Fitch prévient qu'elle serait amenée à abaisser de nouveau la note de la dette du pays si le gouvernement devait s'écarter de son objectif de réduction de la dette publique. Le gouvernement italien a pour sa part souligné dans un communiqué que la décision de Fitch, attendue, reflète le climat d'incertitude que traverse la zone euro dans son ensemble et que l'agence apprécie les efforts de consolidation des comptes publics. L'Italie a adopté à la mi-septembre des mesures budgétaires draconiennes pour ramener ses comptes à l'équilibre dès 2013, un an avant ce qui était prévu avant la tempête de cet été sur la zone euro, ce qui implique des économies et des recettes fiscales supplémentaires pour presque 60 milliards d'euros (soit 3,5% du PIB) sur trois ans. En ce qui concerne la croissance italienne --atone depuis une dizaine d'années et qui reste le principal problème de la péninsule-- soulevé par les trois grandes agences de notation, le gouvernement Berlusconi s'est engagé à présenter un plan de relance à la mi-octobre. Des consultations ont commencé avec le patronat et les syndicats pour les mettre au point. Globalement, Fitch a souligné que la situation d'endettement de l'Italie reste plutôt solide et (que le pays) bénéficie d'une position budgétaire plus favorable que plusieurs pays européens ayant des notes plus élevées. Pour Fitch, l'Italie est solvable et en tant que troisième économie de la zone euro, l'Italie est un des membres clés de la zone euro. Le rating de Fitch tient compte en conséquence, selon l'agence, du fait qu'en dernier ressort, la Banque centrale européenne et/ou le Fonds européen de stabilité financière et le FMI lui apporteraient leur soutien pour éviter une crise de liquidités.