Shell devrait reprendre les forages exploratoires au large de la Guyane mi-juin, a annoncé, vendredi dernier, le président de Shell France, Patrick Romeo, lors d'une visite de la ministre française de l'outre-mer au siège de la compagnie à La Haye. On espère démarrer les prochains forages le 15 juin avec la technologie la plus avancée. La plateforme est en cours de test, a déclaré M. Romeo. Shell va en effet devenir l'opérateur du consortium qu'il forme avec Total, NortPet et Tullow Oil, cette dernière compagnie ayant effectué les forages qui ont abouti à la découverte de pétrole en septembre, en eaux ultra-profondes à 150 km de ces côtes françaises d'Amérique du Sud. Début février devrait être officialisée la prolongation du permis d'exploration de Tullow (2e et dernier renouvellement pour 5 ans) et sa mutation vers le consortium. La plateforme dernier cri que va louer Shell est un navire-plateforme, une première mondiale, s'est réjouie la ministre de l'outre-mer Marie-Luce Penchard, précisant que cet outil permet aussi d'avoir une seule accréditation auprès des services de l'Etat, ce qui prouve bien qu'ils veulent réduire les délais. Le problème de ce projet est qu'il apparaît comme une mine d'or en période d'austérité mais on parle de revenus à long terme. Si tout se passait bien, le premier baril sortirait dans huit ans, a tempéré M. Romeo. Pour un projet qui de la phase d'exploration à la phase d'exploitation, si elle arrive, coûterait entre 5 et 10 milliards de dollars, la compagnie demande au gouvernement français d'assurer des conditions fiscales stables et équitables, a insisté Matthias Bichsel, directeur général Projets et Technologie du groupe Shell. Le Parlement a en effet adopté dans la loi de finances pour 2012 le principe d'une redevance spécifique hydrocarbures dont le produit sera réparti à égalité entre l'Etat et la collectivité, mais dont ni l'assiette ni le taux n'ont été fixés.