Sur cette éventuelle décote qui a poussé la banque centrale algérienne à transférer ses placements mis dans des banques commerciales vers des banques centrales sous forme de titres souverains, M. Laksaci a laissé entendre que ce transfert a été seulement motivé par des besoins de rendement. Le gouverneur de la Banque d'Algérie, qui s'exprimait à l'issue de la présentation du rapport semestriel sur les tendances monétaires et financières du pays, a indiqué que les titres souverains étaient devenus plus rémunérateurs à partir du quatrième trimestre de 2007, citant en cela la réserve fédérale américaine qui a relevé son taux rémunérateur à partir de 2008. Il indique également que ce transfert, dicté par ce besoin d'engranger des rendements meilleurs, a été opéré bien avant que les risques bancaires n'apparaissent sur les marchés financiers. Il expliquera que ce n'est pas en raison des risques bancaires que ces placements ont été transférés, puisqu'ils ne s'étaient pas encore matérialisés, mais plutôt à cause du rendement. En plus, ''les placements dans les banques commerciales sont des placements à court terme ne dépassant pas les trois mois, qui, de surcroît, ne sont pas cotés sur le marché financier à l'instar des titres souverains'', a déclaré en substance M. Laksaci. Le taux des dépôts de l'Algérie au niveau des banques commerciales avait été considérablement réduit, et ne représentait vers la fin 2010 que 2% du total des réserves de changes avait révélé en octobre 2010 M . Laksaci à l'Assemblée populaire nationale. Il avait alors expliqué que cette politique a été adoptée par les banques centrales à travers le monde qui ont réduit leurs dépôts au niveau des banques commerciales de 20 à 10% afin d'éviter tout risque. " Le calcul du taux de change du dinar est transparent " M.Mohamed Laksaci a par ailleurs affirmé que le calcul du taux de change de la monnaie nationale, le dinar, "est transparent" et obéit aux normes retenues à cet effet par le Fonds monétaire international. Selon M. Laksaci, l'Algérie est classée par le FMI comme pays dont le taux de change est flottant. "Nous sommes, depuis 1996, dans un régime de flottement dirigé, nous ne sommes plus dans le régime du taux fixe", a-t-il dit lors de la présentation du rapport du second semestre 2011 sur les ''tendances monétaires et financières'' de l'Algérie. M. Laksaci, qui est longuement revenu sur la gestion du taux de change du dinar pour lever les équivoques sur la polémique née sur la dévaluation du dinar, rapportée dernièrement par la presse, a souligné ''la transparence de ce calcul''. Patronat et experts financiers, cités par la presse, avaient affirmé que la Banque centrale avait recouru discrètement à une dévaluation de la monnaie nationale pour freiner les importations. M. Laksaci a rappelé aussi à ce propos que la Banque d'Algérie avait à deux reprises publié une note détaillée sur le modèle du calcul du taux de change effectif réel du dinar. Ce modèle est le même utilisé par le FMI dans le cadre de la surveillance des taux de change des monnaies de ses pays membres, a-t-il ajouté. ''D'ailleurs, a-t-il précisé, l'évaluation faite par cette institution financière internationale a démontré que la gestion du taux de change du dinar servait l'économie algérienne (...) c'est pour vous dire qu'il n'y pas de tabous et que la transparence'' est consacrée. "Nous faisons des calculs tous les mois, et qui sont confortés par les experts du FMI. Sans me vanter, la Banque d'Algérie est très à l'aise sur ce sujet, qu'il s'agit d'outils de calcul du taux de change ou de la conduite au jour le jour de la politique du taux de change. C'est notre travail, c'est notre responsabilité en tant que service public qui travaille pour la collectivité", a-t-il ajouté. En fait, cette dépréciation n'a pas été seulement constatée pour le dinar face à l'euro en 2011, mais également pour les monnaies de la majorité des pays émergents, a-t-il fait remarquer. La majorité des pays émergents ont enregistré une dépréciation de leur monnaie vis-à-vis de l'euro en moyenne annuelle en 2011 par rapport à 2010. Au cours de l'année 2011, et en dépit de la volatilité accrue des cours des principales devises, l'intervention de la Banque d'Algérie sur le marché interbancaire a eu pour résultat de maintenir le taux de change du dinar à son niveau effectif réel, signale le gouverneur. En moyenne annuelle en 2011 par rapport à 2010, le cours du dinar s'est apprécié de 2,1 % par rapport au dollar, alors qu'il s'est déprécié de 3% contre l'euro. En données mensuelles de fin de période, le dinar algérien coté 103,49 DA pour un euro à fin décembre 2010 a atteint un maximum de 105,83 DA pour un euro en avril 2011et 106,53 DA pour un euro à fin décembre 2011. Globalement, le taux de change du dinar est resté en effet à fin 2011 très proche de son niveau d'équilibre avec une appréciation moyenne annuelle par rapport à 2010 de 0,25%, conclut M. Laksaci.