Des économistes interviennent souvent pour pratiquement regretter que l'on ne donne pas assez d'importance aux approches économiques. Ils rejoignent le patronat pour dire qu'il faudrait réunir les conditions qui devraient " faire jouer un rôle central aux entreprises ". De telles convergences imposent une telle vision, à savoir que même si on diverge fortement sur le côté politique, il faudrait accorder la primauté à l'économie c'est-à-dire à ceux qui la pensent et à ceux qui la font sur le terrain. Qu'est ce qui nous manque tant ? Des élites ? Nous en avons. Des diplômés universitaires ? Nous en avons par centaines de milliers. Des industries ? Nous avons tout un tissu industriel. Qu'est-ce qui nous manque pour le compléter et le faire travailler à ses capacités nominales ou presque? Ce qui nous manque le plus ? Notre environnement régional ( autant géopolitique que géoéconomique) ne se prête pas à la mise en commun ou en complémentarité de nos visions, de ce qu'on croit être nos spécificités, de nos moyens pour des raisons …politiques. Nos départs en solitaire font de nos pays des marchés. Que de fois il avait été promis que l'entrée dans l'économie de marché permettra des échanges commerciaux qui se traduiront en croissance et création d'emplois devant propulser le développement ? La mondialisation telle qu'elle se présent ne se traduit pas en développement mais en inégalité entre les pays et au sein des pays eux-même. Elle suscite l'émergence d'une classe qui a bâti sa fortune sur la spéculation et non sur l'industrialisation. Il y a des riches, très riches dans les pays pauvres, également dans les pays les moins avancés, dans les pays en développement, dans les pays émergents et en fin dans les pays les plus riches et dans les pays les plus développés. C'est le miracle de la mondialisation qui ne connaît pas de solidarité au sein des pays et entre les pays. Le " leur " a la suprématie sur le " nous ". Parce que dans les pays riches il y a des riches, immensément riches, mais quand même chez les pauvres, comment se sont édifiées des fortunes et des placements à l'étranger, accompagnés de l'achat de luxueuses résidences ? Sans doute que les pays en développement vont connaître le pire avec la mondialisation qui a été faite par les pays riches et pour les pays riches, c'est-à-dire ceux qui ont fait échouer les différentes conférences. Tous les pays, riches et pauvres vont entrer dans la mondialisation, ensemble, pour s'y confronter les uns aux autres, tous les pays, tant ceux du nord que du sud, .savent pourtant qui vont être les vainqueurs et les vaincus, lors des affrontements commerciaux…S'il y a des régions entières qui restent à l'écart du développement dans le monde, il y a des couches entières au sein des populations d'un pays à demeurer à l'écart du développement. Le concept de pays en développement laisse entendre que les pays sont en dehors du développement, mais pas fatalement en voie de développement. Du moment que le profit domine l'économie qui se traduit par le commerce, quel développement pour les pays dits en voie de développement. Ces pays vaincus d'avance sont sensés se concerter pour tenter de créer un système parallèle à la mondialisation malgré que soit répété par les riches qu'à la mondialisation, il n'y a pas d'alternative bien qu'elle leur soit imposée. Il est difficile pour ne pas dire impossible de faire une approche économique nationale sans l'intégrer justement dans les relations internationales. Des pays vaincus, mais pas fatalement ceux parmi les dirigeants dont les boussoles s'orientent vers le nord. Un échec de tous les sommets mondiaux sur la coopération pour le développement ? Cela dépend pour qui. Les résultats sont toujours conformes aux aspirations des pays riches et de ceux qui se préparent à le devenir. Les pays et les détenteurs de capitaux. Quand les pays en développement n'arrivent pas à faire admettre sur la scène internationale ce qu'ils ont convenu de défendre tous ensemble, ils montrent d'abord et en premier lieu qu'ils sont impuissants sur la scène internationale à défendre leurs propres intérêts. Les intérêts des pays mais pas des corrompus et des corrupteurs. Dès lors que tout ces Etats en développement n'ignorent pas que la loi et les règlements ne sont violés majoritairement que par ceux qui se posent en puissants du moment (malheureusement eux-mêmes se posent en impuissants du moment), le plus important ne réside pas dans les gémissements, et les condamnations qui démontrent qu'ils ont atteint le fond et même qu'ils creusent encore pour s'enfoncer plus. Pouvons-nous accorder du crédit aux thèses internationales en provenance des pays industrialisés lorsque celles-ci sont construites sur l'objectif de nous convaincre qu'il en découlera une vie meilleure pour l'ensemble des populations et pas seulement pour une partie des populations ? Une prospérité partagée pour tous les pays qui entrent dans la mondialisation ou pour seulement certains d'entre eux ? Les pays en développement ont la nette conviction qu'ils sont les " dindons de la farce ". Que de pays comme le nôtre ont cédé aux recommandations des pays et des institutions financières, qui leur ont demandé de faire des réformes sans coussins amortisseurs des frustrations socioéconomiques dues aux licenciements massifs, alors que tout cela n'avait pas été pris en compte par les puissances industrielles pour l'augmentation d'un flux des IDE conformément à leurs promesses.