Par n'importe quel système économique qu'on a adopté sans peut-être l'adapter, les difficultés à répondre positivement et en suffisance à la révolution permanente des demandes d'emploi sont connues par tous, encore que la majorité des emplois créés ne sont pas durables et pas rémunérés normalement, l'impossibilité d'améliorer, ou à tout le moins de sauvegarder le niveau du pouvoir d'achat des ménages, est une source d'aggravation des tensions. Déjà avec un baril qui a volé très haut et des réserves en devises qui font de notre pays une puissance financière régionale, les frustrations socioéconomiques des populations se sont traduites par la " haraga "par exemple, un phénomène qui n'était même pas imaginable il y a quelque temps, une criminalité élargie, qu'en serait-il si les cours du pétrole et les réserves en devises empruntaient le chemin inverse pour créer une situation durable? On imagine assez les dégâts qui seront occasionnés dans la cohésion sociale si la mondialisation se traduit par des niveaux de frustration plus élevés. Cela sera fatalement le cas si le profit est la priorité qui guide les politiques d'implantation des affaires, et se privatisent les secteurs des services tel celui de la santé. Selon l'ancien ministre de la Santé qui était intervenu pour dissiper les craintes nées de l'annonce de la création de cliniques cubaines privées dans le domaine de la chirurgie des yeux, les hôpitaux publics ne seront pas privatisés et nous irons même vers la création de capacités publiques supplémentaires. En situation de pénurie d'emplois et de logements, il se désagrège la notion même de solidarité entre régions, et parfois même entre communes. On avait bien vu comment à Annaba et à Ouargla, pour ne citer que ces deux villes, les jeunes chômeurs locaux ont réclamé leur part d'emploi dans les entreprises qui y activent. Pas seulement leur part d'emploi, car ils refusent de voir les habitants d'ailleurs, d'autres wilayas en bénéficier avant eux. Pour ce qui concerne les logements, les logements sociaux et sociaux participatifs, les demandeurs d'une commune ne veulent même pas que ceux des communes voisines bénéficient de logements implantés sur leur territoire. S'il y a une certitude que des inégalités économiques induites par la mondialisation entre pays existent il y a davantage la crainte (certains disent certitude) que celles-ci soient aggravées au sein même d'un pays, le nôtre pour ce qui nous concerne, et plus particulièrement des conséquences de la crise financière dans le monde…