La Banque d'Angleterre (BoE) a opté à l'unanimité en septembre en faveur du statu quo mais laisse la porte ouverte à de nouvelles mesures de soutien alors que le Royaume-Uni est retombé en récession en début d'année, selon les minutes de sa dernière réunion publiées, hier. Lors de sa réunion des 5 et 6 septembre, la BoE avait décidé de maintenir son taux directeur à 0,50%, niveau historiquement bas auquel il est fixé depuis mars 2009, et le montant total de son programme de rachats d'actifs à 375 milliards de livres sterling (environ 465 milliards d'euros). Une décision prise à l'"unanimité" sur ces deux points, selon les minutes de la dernière réunion de son Comité de politique monétaire (CPM). Toutefois, "certains" de ses neuf membres ont estimé "plus probable qu'il y ait besoin d'un soutien additionnel en temps voulu que l'inverse". Un membre a même jugé de son côté qu'il y aurait eu matière à annoncer de nouveaux rachats d'actifs dès la réunion de septembre. "Les minutes de septembre n'ont pas vraiment diminué les perspectives de mesures de soutien supplémentaires au cours des prochains mois", a commenté dans une note Martin Beck de Capital Economics. Visant à injecter massivement des fonds dans le système financier, le programme de rachats d'actifs, dit d'"assouplissement quantitatif", avait été lancé en mars 2009 pour aider une économie britannique alors en pleine récession. La première tranche, graduellement relevée jusqu'à 200 milliards de livres, avait été épuisée en janvier 2010. Ce programme a été ensuite relancé en octobre 2011, avec une tranche de 75 milliards de livres, suivie en février 2012 par une autre de 50 milliards, puis en juillet par une nouvelle tranche de 50 milliards. Alors que cette dernière tranche arrive à échéance en novembre, les économistes parient sur une poursuite du programme par la BoE afin de soutenir une économie britannique retombée en récession en début d'année. Pour Howard Archer d'IHS Global Insight, la BoE devrait annoncer une nouvelle tranche de 50 milliards de livres. La BoE note toutefois que la croissance devrait rebondir "nettement" au troisième trimestre après trois trimestres de contraction, grâce aux Jeux Olympiques de Londres et à une comparaison favorable avec le deuxième trimestre qui avait été plombé par le jour férié accordé pour le jubilé de diamant de la reine Elisabeth II. Mais "le niveau de la demande reste faible" et l'"incertitude" venant de la zone euro continue de peser, souligne-t-elle, ce qui pourrait justifier de nouvelles mesures. Sa marge de manœuvre est cependant un peu plus limitée qu'elle ne le pensait le mois dernier en raison des perspectives d'inflation. Sous l'effet de "la hausse des prix du pétrole et de l'augmentation probable des prix de l'énergie et de certaines matières premières alimentaires", la BoE estime que le repli de l'inflation à court terme sera moins marqué qu'elle ne le pensait en août.