Les cours du pétrole ont terminé la semaine en légère hausse, les courtiers profitant d'achats à bon compte à l'approche du week-end et d'un relatif regain d'optimisme en zone euro. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en novembre, dont c'était le premier jour comme contrat de référence, a avancé de 47 cents, à 92,89 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a terminé à 111,42 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, gagnant 1,39 dollar par rapport à la clôture de la veille. En Asie, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en novembre s'appréciait de 61 cents, à 93,03 USD, pour son premier jour de cotation à cette échéance, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance gagnait 48 cents, à 110,51 dollars. Après avoir plongé de plus de 10 dollars sur les trois premiers jours de la semaine, les cours du baril s'étaient ressaisis jeudi à la faveur d'un rebond technique, et les investisseurs accéléraient vendredo leurs achats à bon compte, préférant se positionner à la hausse avant de partir en week-end. Le Brent avait essuyé des pertes impressionnantes, aggravées par la réassurance de l'Arabie saoudite de fournir une offre d'or noir abondante, mais le seuil de 108 dollars le baril a de nouveau attiré les acheteurs, soulignait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital. Par ailleurs, des spéculations sur des discussions entre la Commission européennes et l'Espagne, au sujet d'un nouveau train de réformes économiques dans le pays, faisaient souffler vendredi un vent d'optimisme parmi les opérateurs, revigorant les actifs jugés risqués tels que le brut ou l'euro. Or le fléchissement du dollar face à un euro renforcé aidait également à tirer vers le haut les cours du baril, en rendant plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine. Mais les prix du pétrole étaient aussi portés par les risques de perturbations de la production, insistaient les experts de Commerzbank. Les cours de l'or noir ont ainsi poursuivi un mouvement de stabilisation entamé la veille après avoir enregistré une semaine de fortes pertes, dans un contexte de craintes d'un ralentissement de la demande mondiale et d'une abondance de l'offre, aux Etats-Unis notamment. Le marché a été soutenu par des mouvements d'achats dans un marché trop vendu, a relevé David Bouckhout, de TD Securities. En effet, des seuils techniques importants ont été cassés à la baisse cette semaine, a observé Rich Ilczyszyn, de iiTrader.com, qui a évoqué un rebond technique après une chute de plus de 8 dollars (le baril) en quelques jours. Résultat, les courtiers achètent à bon compte à l'approche du week-end, le rebond des prix étant par ailleurs favorisé par un léger fléchissement du dollar, a ajouté le courtier. Des spéculations sur des discussions entre la Commission européenne et l'Espagne, au sujet d'un nouveau train de réformes économiques dans le pays, ont fait souffler vendredi un vent d'optimisme, revigorant les actifs jugés risqués tels que le brut ou l'euro. Or, la baisse du billet vert favorise les achats des matières premières libellées en dollars pour les acheteurs munis d'autres devises. Il s'agit effectivement d'une correction mais on est encore loin du niveau de vendredi dernier, a nuancé Phil Flynn, de Price Futures Group. Le baril pour livraison en novembre avait clôturé ce jour-là à 99,00 dollars. Mais les prix du pétrole étaient aussi portés par les risques de perturbations de la production, ont noté les experts de Commerzbank. La reprise de l'activité pétrolière en Libye risque d'être retardée après les attaques la semaine dernière (contre un consulat américain), qui compliquent le recrutement d'employés étrangers dans le secteur pétrolier, observaient-ils notamment. Ailleurs dans le monde arabe, les tensions restent fortes, après la vague de violences anti-américaines enregistrées depuis une semaine, et le marché est toujours agité par les spéculations sur de possibles frappes israéliennes contre l'Iran, soupçonné de développer un programme nucléaire à visée militaire. Selon le cabinet britannique Oil Movements, qui recense le volume de pétrole transitant dans les différents ports, les approvisionnements de pétrole transportés par mer en provenance des pays de l'Opep devraient avoir reculé de 170 000 barils par jour en moyenne sur la période de quatre semaines achevée le 6 octobre. Autre difficulté sur le front de l'offre : Certaines livraisons de pétrole des Forties (important champ de la mer du Nord) vont être retardées jusqu'en octobre, parce que le redémarrage de la production à son rythme normal n'a pas été aussi rapide que prévu après plusieurs semaines d'interruption pour des opérations de maintenance, ajoutaient les analystes de Commerzbank. Toutefois, la prudence restait de mise, le niveau élevé des cours restant susceptible de déprimer encore davantage un environnement économique morose, comme en ont témoigné jeudi les publications d'une nouvelle contraction de l'activité manufacturière en Chine et d'indicateurs contrastés aux Etats-Unis, les deux principaux pays consommateurs de la planète.