Les taux des pays dits périphériques de la zone euro se sont détendus cette semaine, illustrant un regain d'intérêt des investisseurs dans les actifs risqués, malgré les incertitudes sur l'issue des élections législatives italiennes. Vers la clôture, le taux à 10 ans de l'Espagne s'inscrivait à 5,148%, contre 5,197% la veille sur le marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise. De son côté, le taux de l'Italie fléchissait à 4,448% contre 4,495% la veille au soir. Les investisseurs n'ont pas boudé la dette italienne, malgré leurs doutes sur l'issue du scrutin italien et ont choisi de suivre le mouvement général sur les marchés financiers en se reportant sur les actifs risqués. La détente sur les taux des obligations italiennes s'explique également par une correction technique après leur forte progression des dernières séances. De manière générale, le marché obligataire a été tiraillé ce vendredi entre son désir de se reporter sur le actifs risqués grâce à un bon indicateur allemand et ses inquiétudes après l'annonce d'un remboursement moins important que prévu des prêts bancaires européens, a indiqué Nordine Naam, stratégiste obligataire chez Natixis. L'indice Ifo, principal baromètre de la confiance des entrepreneurs allemands, a enregistré en février sa quatrième hausse d'affilée, atteignant son plus haut niveau depuis avril 2012. Mais cette bonne nouvelle a été suivie par une annonce moins satisfaisante. Les 356 banques de la zone euro vont rembourser beaucoup moins que prévu à la Banque centrale européenne dans le cadre de leur second prêt exceptionnel sur 3 ans dont elles avaient bénéficié l'an dernier. "Ce moindre niveau de remboursement signifie que les banques restent prudentes et conforte l'idée que la BCE ne devrait pas modifier sa politique monétaire accommodante", a ajouté M. Naam. Dans ce contexte mitigé, les investisseurs ont poursuivi leurs achats d'obligations des pays sûrs, permettant à leurs taux de se détendre. Le taux long du Bund s'est inscrit à 1,564%, contre 1,573% et celui de la France à 2,224%, contre 2,231% la veille. Hors zone euro, le taux britannique à 10 ans était quasi stable à 2,109% contre 2,101% la veille. Aux Etats-Unis, après les minutes de la Réserve fédérale américaine (Fed), le taux à 10 ans s'inscrivait en hausse à 1,982%, contre 1,976% la veille, tout comme celui à 30 ans à 3,172%, contre 3,167%la veille. Le taux à 3 mois était inchangé à 0,12%. Sur le marché interbancaire, l'Euribor s'établissait à 0,218% contre 0,220% la veille et le Libor est resté stable à 0,288%.