Le groupe nucléaire français Areva a critiqué la redondance des vérifications techniques dans le projet de construction de réacteur nucléaire EPR en Finlande, lors d'une visite du chantier à Olkiluoto, sur la côte Ouest du pays. Pour Areva, ces vérifications ralentissent le processus de validation technique pour un projet déjà en retard de plusieurs années. Le chef de projet d'Areva, Jean-Pierre Mouroux, a dit ne pas comprendre la lenteur de son client finlandais TVO notamment dans la validation des modifications du système de contrôle-commande, en phase de conception sur le site d'Areva à Erlangen en Allemagne. Le dirigeant français a mis en doute la nécessité de faire toutes les vérifications sur le système d'abord en Allemagne, puis en Finlande. Dans tous les cas on va tout refaire ici, sur le site, quoi qu'il arrive. C'est pour ça que quelquefois on ne peut pas comprendre pourquoi on passe beaucoup de temps là parce que de toute façon on aura à faire les vérifications au final à Olkiluoto, a dit M. Mouroux, en marge d'une visite de presse sur le site finlandais. En revanche, le chef de projet pour TVO, Jouni Silvennoinen, a rappellé les responsabilités contractuelles d'Areva. La responsabilité du fournisseur est de réaliser la planification des installations, des processus et de l'automation, a commenté M. Silvennoinen. Malgré leurs divergences, les deux chefs de projet ont accompagné ensemble une dizaine de journalistes dans la centrale. TVO a estimé en février que les travaux ne seraient terminés qu'en 2016. La construction a commencé en 2005, avec à l'époque une mise en service prévue pour 2009. Le finlandais et le consortium Areva-Siemens s'accusent mutuellement d'être responsables du retard. TVO reproche à son fournisseur de promettre des délais irréalistes vu les difficultés du chantier, et Areva des lenteurs d'origine administrative. Un contentieux est en cours depuis 2008 devant le tribunal arbitral de la Chambre de commerce internationale à Paris.